Hello tout le monde ! Avant de poster le chapitre bonus de Free Fall : Renaissance qui ne devrait plus tarder (je suis toujours en train de le traduire en anglais), je ferai quelques billets sur des oeuvres lues dernièrement, et je commence avec le comic book Empire of the Dead 😉
Créatures présentes : Morts-Vivants, Vampires
Titre Original : Empire of the Dead
Créé par : George A. Romero (Scénariste), Alex Maleev (Dessinateur)
Éditeur : Panini Comics
Date de parution du premier tome : 10/09/2014
Date de parution du dernier tome en date : 13/01/2016
Nombre de tomes à l’heure actuelle : 3 (Terminé)
Synopsis : Le père des morts vivants, George A. Romero, fait son grand retour avec ce comicbook Marvel inédit ! Bienvenue à New York, des années après la contamination qui a transformé les êtres humains en zombies. Manhattan est désormais en quarantaine mais de nouveaux prédateurs assoiffés de sang font leur apparition : les vampires !
À noter : Suite au succès du comic book, une série télévisée Empire of the Dead est en cours d’élaboration. Les droits ont été rachetés par AMC.
Mon avis : Je viens vers vous aujourd’hui avec un comic dont je viens de terminer la lecture du tome 3, et que j’avais commencée en 2014 avec le tome 1
Il s’agit de Empire of the Dead, créée pas par n’importe qui, non non ! En effet, le comic a été créé par George A. Romero !! Si son nom ne vous dit rien, sachez que c’est à ce réalisateur culte que l’on doit la version moderne du mort-vivant tel qu’on le connaît aujourd’hui et exploité dans pratiquement tous les films sur ce thème depuis.
En effet, il est le premier, avec le archi-célèbre « La Nuit des Morts-Vivants / Night of the Living-Dead », en 1968, à avoir créé les zombies « modernes » que nous connaissons tous. Auparavant, le terme zombie / mort-vivant avait une connotation liée à la magie et/ou au vaudou. Avec son premier film, il a mis en place les codes du genre : les morts-vivants sont des personnes mortes, réanimées bien souvent par un virus, un gaz ou un processus inconnu. Leur chair est en putréfaction, ils se déplacent lentement (même si ce concept a évolué avec des zombies coureurs depuis dans certains films) et peuvent contaminer les vivants par une morsure. Ces derniers se transforment à leur tour en zombies. Et surtout, ils ont un appétit insatiable pour la chair fraîche ! Voilà, c’est lui qui a créé ce concept que nous connaissons tous aujourd’hui =)
On lui doit toute une pléthore de films sur le thème (Dawn of the Dead, Day of the Dead, Land of the Dead, Diary of the Dead, etc.) tous situés plus au moins dans le même univers. La particularité de Romero, c’est également le message qu’il transmet au travers de ses films. Ils ne se contentent effectivement pas d’être de simples films de morts-vivants. Ils sont tous le reflet d’une époque, d’une société dans laquelle nous vivons, avec ses particularités, ses classes, ses différences, etc. Il y a un message social fort dans chaque oeuvre.
En 2008, j’ai eu l’immense chance de pouvoir assister à l’avant-première de Diary of the Dead que j’avais beaucoup aimé, en présence George A. Romero ! C’est pas tous les jours qu’on a le plaisir de pouvoir voir en chair et en os le père du zombie moderne ^^ J’avais même filmé la montée du scène du réalisateur culte, vous pouvez voir la vidéo ci-après :
Empire of the Dead, bien que n’étant pas un film, n’échappe à la règle. À nouveau, Romero distille un message et une retranscription de notre société au travers des créatures et des situations. Grande nouveauté, l’apparition des vampires dans son univers, une première. Après avoir lu le tome 1, on décèle rapidement le message de Romero : les Morts-Vivants représentent à nouveau les laissés pour compte du système, les abandonnés, ceux qui ne valent rien, ou plus rien. En bref, de la chair à pâté dont presque personne ne semble se soucier. Un peu comme les SDF, migrants et autres clandestins de notre société.
Tout en haut de la pyramide, on retrouve les Vampires, qui dirigent cette société et manipulent les arcanes du pouvoir. Ils représentent quant à eux les dirigeants politiques corrompus, gangrénés, qui ne soucient guère du peuple et préfèrent gérer leur carrière et leurs futurs mandats. En clair, des véritables « suceurs de sang », au sens propre comme figuré.
Et bien sûr, on retrouve entre deux les humains, qui représente en quelque sorte la classe moyenne, l’entre-deux, pris entre les Morts-Vivants et les Vampires.
On retrouve avec plaisir cette marque de fabrique à la Romero dans la construction du récit, qui est habilement mené, entre jeux de pouvoir, expérimentations scientifiques sur les zombies et lutte pour la survie. On suit plus précisément trois personnages, issus chacun d’une des races.
Pour les Morts-Vivants, Xavier, une ancienne membre du SWAT fraichement mordue et transformée en zombie. Comme pour Land of the Dead, Romero remet sur le devant de la scène une nouvelle thématique qu’il avait ajoutée avec ce film : le fait que certains Morts-Vivants commencent à évoluer pour devenir plus intelligents, se remémorent certains souvenirs, arrivent à coordonner leurs mouvements. Romero va encore plus loin qu’avec Land of the Dead, puisqu’ici certains zombies sont carrément domestiqués pour apprendre à se battre dans une arène (ce qui fait tout de même écho à Land of the Dead où il y avait déjà une arène où des humains affrontaient des zombies pour le plaisir, cf la scène avec Asia Argento), comme des animaux de compagnie, pour le plaisir macabre des humains. Xavier fait parti de cette caste, car elle arrive non seulement à se souvenir, mais aussi à articuler quelques mots et pensées ! Elle va même se lier d’amitié à une jeune fille, Jo, avec qui elle va devenir amie. Ces zombies sont plus au moins inoffensifs, comme s’ils étaient bons, purs et naïfs par essence, un peu comme des enfants, loin de la nature humaine ayant tendance à la destruction et à la haine.
Chez les humains, on suit Penny Jones, une scientifique qui étudie les zombies, et qui va plus particulièrement s’intéresser à Xavier pour son intelligence hors norme. Elle va également se rapprocher du gérant de l’arène des zombies, Barnum, avec qui elle fera équipe.
Et enfin, chez les vampires, on suit leur chef, Chandrake, qui n’est autre que le maire de la ville. Seule l’intéresse la réussite, et peu importe les moyens pour y parvenir. Crime, complot, chantage sont ses outils préférés. Je dois avouer que j’ai été quand même un peu déçu par les vampires, je ne les ai pas trouvé assez puissants et terrifiants. Ils ont tout juste l’air d’être plus forts qu’un humain normal. Néanmoins, comme dans les légendes classiques, ils sont immortels et aiment se repaitre de sang. Ils peuvent engendrer des enfants, et aussi devenir morts-vivants si je me souviens bien ! Ils sont plus là pour le message « social » de Romero qu’autre chose, puisqu’ils appartiennent tous à la bourgeoisie, à la classe politique et à l’élite.
Les dessins sont clairs et précis, le comic se lit facilement et est cohérent, ce qui est un bon point ! La palette des couleurs est intéressantes, entre ambiance plutôt sombre et bleutée pour les scènes nocturnes et en sous-sol, et plutôt rougeâtre et brunâtre pour les scènes impliquant les vampires.
Le scénario en lui-même se révèle assez intéressant, entre les préoccupations des uns et les machinations des autres. On en apprend un peu plus au sujet des zombies et des vampires via les expériences et les enquêtes de Penny Jones.
Pour conclure, si vous appréciez Romero, alors vous ne pourrez qu’aimer Empire of the Dead, d’autant plus que le comic est complètement lié à l’univers de ses films, ce n’est pas une oeuvre indépendante. On apprend en effet que Penny Jones n’est ni plus ni moins que la soeur de Barbra, l’héroïne de Night of the Living-Dead ! Un autre bon point donc La fin du comic se révèle, sans rien dévoiler, assez ouverte, et je me demande dans quelle mesure on n’aura pas droit à une suite un jour.
P.S. : si vous voulez avoir une idée de ce à quoi peut ressembler un film de Romero, voici une bande-annonce de Land of the Dead, son quatrième opus de la saga des morts-vivants. Beaucoup décrié à l’époque car jugé comme s’éloignant trop des précédents films, personnellement je l’avais bien apprécié et on y retrouve toujours le message social fort du réalisateur si on analyse bien la structure du film. Je l’avais d’ailleurs utilisé dans le cadre de mon TPE lorsque j’étais en première (mon dieu que ça remonte, il y a dix ans en fait xD Je ne sais même pas si les TPE, ça existe encore !).