Chapitre 6
Voici enfin venu le Chapitre 6 de Free Fall : Renaissance ! J’espère que vous l’apprécierez car je sais que vous étiez beaucoup à l’attendre au vu des très nombreux commentaires positifs que j’ai eus 🙂 J’aimerais à nouveau vous remercier pour votre soutien sans faille. Hier, mon site a atteint un record avec 203 visites journalière, c’est vraiment incroyable ! Bonne lecture, et à bientôt pour le Chapitre 7 !
Je pars aussitôt pour Düsseldorf. Le trajet me prend quelques heures. Lorsque j’y arrive enfin, il est très tard dans la nuit et je suis exténué. En faisant une rapide recherche sur mon téléphone je trouve un hôtel pas très cher situé en périphérie de la ville. Je décide d’y passer le reste de la nuit afin de me reposer et démarrer mes recherches demain.
Je suis tellement excité à l’idée de retrouver Kay que je ne dors que d’un œil. Quand je me lève il est 9h. Je me douche rapidement puis je vais prendre un petit déjeuner au restaurant de l’hôtel. Après avoir mangé, je vais à l’accueil afin de bloquer une nuit supplémentaire.
Je reprends la voiture et décide de me rendre dans le centre de Düsseldorf. Il est environ 10h30 lorsque je sors de ma Golf. Je ne sais absolument pas par où commencer. Je n’ai aucun numéro. Aucune adresse. Aucun contact. Kay pourrait très bien être partout et nul part à la fois. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin !
Néanmoins, il faut bien commencer quelque part. Je décide donc de marcher un peu au hasard dans les rues du centre. Au moins pour repérer un peu les lieux, puisque je ne suis jamais venu dans cette ville auparavant. Je déambule ainsi pendant trois heures. Sentant la faim monter en moi, j’achète un sandwich que je dévore rapidement. Je ne tiens pas en place. Je suis tellement énervé d’être si proche de Kay mais de n’avoir aucune idée d’où il se trouve exactement.
Après ma pause déjeuner, je me dirige vers les bords du Rhin que je longe, pensif. Si ça tombe, peut-être que Kay lui aussi marche seul dans la ville. Peut-être que nous errons tous les deux, telles deux âmes solitaires et perdues. Non, il doit sûrement avoir trouvé un nouveau job.
Je suis soudain extirpé de mes pensées quand j’aperçois au loin le long de la promenade un homme de dos aux cheveux cours blonds, avec la carrure à la fois frêle mais athlétique de Kay.
– Hey ! je crie dans sa direction.
Il y a tant de brouhaha que la personne ne m’entend pas. Je commence à courir dans sa direction, mais il y a tellement de monde que lorsque j’arrive à l’endroit où j’avais cru apercevoir Kay, je ne le vois plus nul part. Les gens se retournent sur mon passage et me regardent d’un air étrange.
– Pfff, je dois sûrement me faire des illusions. Toute cette histoire me monte à la tête, je pense tout bas.
Je m’assois sur un banc et décide de passer un rapide coup de fil à Lena afin de prendre des nouvelles de Max.
– Tout se passe bien, me rassure-t-elle. Max se porte à merveille. Et toi, que donnent tes recherches ? Toujours pas de trace de Kay ?
– Non, pas vraiment. Mais je me rapproche du but. J’ai réussi à savoir qu’il se trouvait à Düsseldorf.
– Quoi ?! Düsseldorf ? Tu es allé jusque là-bas ? Ça en fait une trotte, me lance Lena, surprise.
Nous continuons à discuter durant quelques minutes puis nous raccrochons. Je poursuis ma balade, mais, à bout de nerf, je trouve préférable de retourner à l’hôtel. Je reste quelques heures dans ma chambre à regarder la télé et à somnoler.
Soudain une idée me vient à l’esprit. Je me souviens que Kay adore les boîtes de nuit, et il doit sûrement y avoir quelques discothèques branchées dans le centre-ville. Cette pensée me donne un regain d’énergie. Je change rapidement mes habits puis file aussitôt jusqu’à ma Golf pour repartir vers le centre de Düsseldorf. Il est presque 23h. Après avoir marché quelques minutes, je trouve ce qui semble être un lieu branché. J’y entre et prend un verre d’alcool pour m’aider à relâcher la pression. Je ne peux m’empêcher de scruter attentivement chaque entrée et sortie dans l’espoir de voir Kay. Je reste deux heures supplémentaires avant de prendre l’initiative de changer d’endroit. C’est peine perdue, il doit y avoir des dizaines de boîtes de nuit et de clubs dans une ville de la taille de Düsseldorf.
Je longe plusieurs rues avant de remonter une grande artère du nom de Bahnstrasse. La rue est assez animée. À un moment donné, je tombe nez à nez avec ce qui semble être un club gay, du nom de 2Box. J’y entre à tout hasard et m’installe sur une banquette. Quelques minutes plus tard, un serveur vient prendre ma commande. J’opte pour un double whisky.
Tandis que je bois mon verre, j’observe avec curiosité les nombreuses personnes se déhanchant passionnément sur la piste sur fond de musique électro. Cela me rappelle les quelques semaines atroces que j’ai vécues après la disparation de Kay et ma rupture avec Bettina. J’étais devenu coutumier de ce genre d’endroit à cause de ma dépression nerveuse. C’était le seul moyen que j’avais trouvé pour échapper à la réalité. Je revenais chaque fois ivre mort. J’avais bien failli être viré de la caserne à cause de mes retards incessants et de mes mauvaises performances. Heureusement, du jour au lendemain j’ai décidé de ne plus remettre les pieds dans ce genre d’endroit et je me suis plutôt mis à recourir dans la forêt pour évacuer mes angoisses.
Je regarde ma montre : il est bientôt 2h. J’ai l’impression que mon visage est en feu et je décide d’aller me rafraîchir aux toilettes. Quand je rentre dans la pièce, je ne remarque personne au début. Je me dirige vers l’un des lavabos, fais couler de l’eau puis me rince abondamment le visage. Cela me fait un bien fou. En relevant ma tête, je constate dans le miroir que je ne suis pas seul. Dans le prolongement des toilettes où se situent les cabines, j’aperçois les jambes d’une personne allongée à terre, comme inconsciente. Le reste de son corps est caché derrière le mur qui prolonge les toilettes perpendiculairement. Ne voyant pas très bien ce qui se passe, je me retourne et décide de me rapprocher, surpris. Je découvre alors un autre homme assez âgé au ventre bedonnant agenouillé sur le torse de la personne au sol. Sûrement deux types soul qui s’adonnent à un loisir douteux. Mais l’homme à terre ne bouge pas du tout et semble bien inconscient. Le vieux est en train de le tripoter à son insu. Cela m’inquiète même si je sais que je ne devrais pas m’en mêler. Sûrement mon instinct de flic.
Quand je m’approche un peu plus pour observer la personne au sol, je discerne un jean délavé, une belle peau blanche et douce, un t-shirt noir. Un visage angélique, des yeux bleus magnifiques et des cheveux blonds dorés. J’en reste totalement blême. Incapable de bouger. Kay est juste devant moi. C’est lui qui est au sol.
L’homme lève la tête vers moi et me regarde d’un air sadique.
– Ben alors, qu’est-ce tu fous, tu vas rester là à mater ou tu en profites avec moi ?
Au début je ne réponds pas ni ne bouge, sous le choc. Puis, comme un coup de tonnerre qui ne prévient pas, je sens une rage irrépressible monter en moi.
– Espèce de vieux porc dégueulasse, dis-je en grognant.
L’homme me regarde d’un air surpris. Je fonce sur lui, je sens la folie m’envahir. Je l’attrape par le col avec violence, lui décoche un coup de poing et le balance sur le côté.
– Dégage de là tout de suite où je te défonce la tronche ! je hurle.
Le type part à toute vitesse des toilettes, apeuré.
– Kay, je crie de toute mes forces en me jetant à terre et en soulevant son dos.
Je colle mon visage au sien. Je sens des larmes inonder mon visage et je les vois rejoindre les joues de Kay. Je n’arrive pas à croire que Kay, mon Kay, est là avec moi. Nous sommes finalement réunis après tout ce temps. Quel hasard incroyable ! Combien de chance avais-je de le retrouver maintenant ? Pour la première fois, je sens que le destin me donne un coup de pouce. Mais j’aurais tout de même préféré retrouver Kay dans un meilleur état.
– Kay est-ce que tu m’entends ? Réveille-toi !
Je tente de le secouer doucement, en vain. Je remonte son pantalon qui avait été défait par le vieux pervers. Puis en fouillant rapidement Kay, je découvre dans la paume de sa main gauche un sachet de pilules. Je retrouve également du LSD dans l’une de ses poches. Il s’est drogué. Et il a perdu connaissance. Ou pire. Je pensais qu’il était seulement alcoolisé. Je sens la panique enfler en moi. Je vérifie son pouls. Il respire encore. Submergé par l’angoisse, je ne vois plus d’autres solutions que d’appeler les urgences depuis mon téléphone portable. Une personne décroche et après m’avoir demandé l’adresse, on me prévient aussitôt qu’une ambulance arrive au plus vite, mais je n’écoute déjà plus.
Toute mon attention est désormais focalisée sur Kay. Son visage jadis radieux et souriant est inanimé et cela m’inquiète. Je le sers très fort contre moi. Je tente de réchauffer son corps refroidi. Nous restons là par terre durant ce qui me semble être une éternité. Je n’ai même pas pris le temps de prévenir quelqu’un dans le club. Tout ce qui compte pour moi c’est de créer une enveloppe protectrice autour de Kay avec mon corps. Je ne veux plus le laisser partir. Plus jamais. À un moment donné, je vois Kay ouvrir très légèrement les yeux. Je sens soudain sa main serrer fort la mienne et mon pouls s’accélère.
– Kay ? Kay ? C’est moi Marc ! Ne t’inquiète pas je suis là ! Tu n’as plus rien à craindre ! Je suis revenu ! lui dis-je en fixant ses yeux vaseux. Il me semble apercevoir un léger sourire sur ses lèvres mais je n’en suis pas certain.
Kay reperd connaissance aussitôt. Je crains le pire. Heureusement, quelques secondes plus tard, deux personnes qui doivent vraisemblablement être les patrons du club pénètrent dans les toilettes en tout hâte, accompagnées d’urgentistes.
– Mais pourquoi vous n’êtes pas venu nous prévenir ?! me hurle un des patrons.
Je ne sais pas quoi répondre. Ensuite, tout se passe tellement vite que je n’y comprends plus rien. Mon cœur bat à cent à l’heure. On m’arrache Kay des bras. On l’extirpe des toilettes. J’essaye de me relever et de suivre le cortège jusqu’à l’extérieur du club.
– Que s’est-il passé ? me demande-t-on brièvement.
– Je ne sais pas, je l’ai trouvé inconscient sur le sol. Je … je crois qu’il a pris une forte dose de drogue, j’explique en tremblotant.
Deux personnes posent Kay sur un brancard et lui mettent un masque à oxygène sur la bouche. Un secouriste m’apostrophe et me pose plusieurs questions complémentaires au sujet de Kay, comme son nom et son prénom. Alors que j’ai le dos tourné, j’ai tout juste le temps de me retourner pour voir Kay être fourré sans ménagement dans un camion d’ambulance.
– Je peux vous accompagner ? je supplie l’un des secouristes.
– Avez-vous un lien de parenté avec cette personne ?
– Non.
– Désolé, vous ne pouvez pas nous suivre dans ce cas. Nous devons partir au plus vite, il va sûrement avoir besoin d’un lavage d’estomac. En espérant qu’il tienne le coup bien sûr.
J’ai l’impression de recevoir un coup de marteau sur la tête. Je reste immobile. En à peine une quinzaine de secondes, l’ambulance a démarré et disparaît dans les ténèbres. Je m’écroule sur le sol. Je hurle de rage. L’écho de ma voix résonne dans toute la rue. Plusieurs personnes me regardent mais je n’y prête aucune attention. Je n’ai même pas pensé à demander où Kay allait être emmené. Et personne n’a pris mon numéro de portable.
À peine ai-je retrouvé Kay qu’on me l’arrache aussitôt. Pourquoi le destin est-il si cruel ?
Musique du Chapitre
J’ai choisi cette musique de Mylène Farmer en duo avec Jean-Louis Murat pour son extraordinaire et envoûtante beauté. L’histoire de deux âmes séparées, l’une « vivante », l’autre « morte », et qui ne peuvent donc pas véritablement se rejoindre. C’est un peu aussi le cas pour Marc et Kay pour qui le destin ne fait pas de faveur. Mais il faut toujours garder espoir et croire en sa bonne étoile, sinon on ne donne aucune chance au lendemain.
merci merci merci pour ce chapitre!!!! j’ai hâte de découvrir la suite!! c’est cruel qu’il le retrouve pour le perdre presque aussitôt mais s’il l’a retrouvé une fois, il le retrouvera encore, they’re meant to be! c’est toujours un plaisir de te lire et d’en apprendre plus sur nos deux héros. merci^^ 🙂
j’ai cru voir deux fautes de frappe (rien de grave hein^^), alors si jamais tu veux les corriger…
« une belle peau blanche et douche, un t-shirt noir. » je pense que tu voulais dire « douce » lol
« Mais l’homme à terre ne bouge pas du tout et semble bien inconsciente. » l’homme…inconscient. voilà voilà. en tout cas ça n’enlève rien à la qualité de ton histoire, et je lirai la suite des histoires de Marc et Kay avec grand plaisir^^ 🙂
Merci pour tes 2 commentaires MaryMoon, toujours aussi ravi que ça te plaise ^^ Et merci aussi de m’avoir signalé ces fautes de frappe, j’ai souvent écrit le soir et j’étais assez crevé, je vais corriger ça au plus vite 🙂 À très vite pour le Chapitre 7 (faut que je me motive !!! lol).
Merci beaucoup pour cette belle suite que tu nous donnes. Le film était génial, mais j’aurais mieux aimé une fin plus heureuse pour nos deux amis… Ton histoire me donne de l’espoir! 🙂
Bon courage pour la suite!