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[Cinéma] Mon avis sur Howl

 

Titre Original : Howl
Date de sortie (France) : 10/01/2017
Date de sortie (USA) :16/10/2015
Réalisé par : David Hayter
Avec : Ed SpeleersHolly WestonShauna MacdonaldElliot CowanSam Gittins
Durée : 1h29

Synopsis : Dans un train de banlieue londonienne, à la tombée de la nuit, le voyage se transforme en cauchemar lorsqu’un jeune contrôleur et un groupe de voyageurs se retrouvent à devoir lutter à mort contre une créature maléfique et terrifiante …

Bande-Annonce

Mon avis : Nouvelle chronique sur un film de loups-garous, le récent Howl, qui nous vient tout droit du Royaume-Uni. J’entends parler de ce long-métrage depuis sa sortie là-bas, mais je n’avais pas encore eu l’occasion de le visionner. En ayant entendu de bons échos, je me suis décidé à me le prendre sur Amazon.

Grosse déception et incompréhension tout de même, le film n’est disponible qu’en DVD en France ! J’ai été assez ébahi de découvrir qu’en France, en 2017, un éditeur pouvait encore sortir un film récent uniquement en DVD. Pas même une version Blu-Ray ! Et à l’heure de la haute-définition, ça devrait même plutôt être l’inverse, ce film ne devrait être dispo qu’en Blu-Ray. Franchement, à part quelques irréductibles, tout le monde est passé à ce format. On a l’impression de revenir dix ans en arrière Oo. D’autant plus que la seconde déception, c’est la qualité de l’image sur ce DVD : elle est vraiment dégueulasse durant certains passages, et on sent bien que le film a été compressé. Une version haute-définition aurait permis d’ajouter plus de détails et d’éviter ces désagréments malvenus, surtout en 2017.

Bon, pour passer ce petit problème, sachez que j’ai passé un excellent moment devant Howl ! Les britanniques nous ont habitué depuis plus d’une décennie à quelques beaux bijoux horrifiques, parmi lesquels Dog Soldiers, The Descent ou encore Doomsday pour ne citer qu’eux. Et cette tendance se poursuit avec Howl.

Avant le visionnage, il faut tout de même savoir que ce film a été réalisé avec un budget assez serré, et pourtant, il s’en sort à merveille. En effet, doté d’une ambiance sombre, d’une situation effrayante à souhait (qui rêverait que son train tombe en panne au beau milieu d’une forêt en rase campagne ?), ainsi que d’un casting convaincant, le film a tout pour plaire aux amateurs de loups-garous.

Les scénaristes ont fait le pari de proposer cette situation originale, et ça paye. L’histoire fonctionne très bien, et rapidement, nous sommes plongés dedans, impatients de découvrir ce qui va bien pouvoir arriver à ce groupe de passagers pris au piège. Car les pauvres ne vont en effet pas tarder à découvrir que leur train, en plus d’être à l’arrêt, est également pris d’assaut par un loup-garou meurtrier. Les personnages principaux sont assez bien développés avec un minimum de background, et le film excelle à montrer comment chacun peut réagir dans ce genre de situations : garder son calme, piquer une crise, s’en prendre aux autres, s’échapper, sacrifier autrui. Finalement, le loup-garou dépeint n’est pas la seule menace présente, puisque le comportement de chaque protagoniste l’est tout autant.

La réalisateur Paul Hyett met en scène avec brio cette trame, créant une ambiance ténébreuse et angoissante, celle de la forêt nocturne, abritant mille et une créatures de nos cauchemars les plus sombres. Cela n’a pas dû être évident de tourner les trois quarts du film dans un train reconstitué, et pourtant, ça reste crédible, d’autant plus que la tension monte d’un cran lorsque le loup-garou commence à assiéger puis à vouloir pénétrer dans le train pour croquer ces chers passagers.

Le casting est constitué de Ed Speelers, notamment vu dans Eragon ou plus récemment dans Downton. Parmi les têtes connues, on retrouve également Shauna Macdonald, héroïne inoubliable du diptyque The Descent. Fait également une brève apparition Sean Pertwee, qui a déjà combattu les loups-garous dans Dog Soldiers, mais dont le destin est ici rapidement scellé. Dans l’ensemble, le casting est convaincant, et chaque acteur parvient à nous faire ressentir l’ambiance étouffante en huit-clos du train en panne.

Côté musique, celles-ci sont assez discrètes mais efficaces dans les moments clefs. On retiendra  le thème principal, très joli.

Au niveau des loups-garous, leur design est assez recherché pour un film à petit budget, et celui-ci ne sombre nullement dans les faux-pas qu’ont pu commettre certains autres films du même genre dernièrement, avec des lycanthropes ridicules (Wolves, The Howling : Reborn). Le réalisateur a souhaité que les loups-garous conservent une apparence humaine, tout en incorporant certaines caractéristiques animales. Point de museau allongé, mais une gueule béante remplie de crocs garnis ainsi que des jambes musclées et lupines, le tout accompagné d’un physique imposant ainsi que d’yeux jaunes brillants qui donnent lieux à quelques scènes bien creepy dans les ténèbres de la forêt.

Dans l’ensemble, j’ai trouvé ce petit bijou sans prétention très original et intéressant. Cela faisait longtemps que je n’avais pas autant pris mon pied devant un film de loups-garous (probablement depuis Underworld et Dog Soldiers), et je vous le recommande chaudement ! L’ambiance est angoissante, les moments de gore ne sont pas oubliés, la tension monte crescendo, et on a même le droit à quelques rebondissements qui jalonnent le film. Bref, un excellent cocktail, on en redemande !

[Cinéma Gay] Mon avis sur le film La Clé Des Champs / Stadt Land Fluss / Harvest

Nouvelle chronique sur le cinéma gay, consacrée cette fois à un film Allemand, La Clé des Champs.

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Titre original : Stadt Land Fluss
Nationalité(s) : Allemand
Date de sortie : 19 Mai 2011
Date de sortie France : 08 Octobre 2011
Réalisé par : Benjamin Cantu
Avec : Lukas Steltner, Kai Michael Müller, Steven Baade
Genre(s) : Romance, Drame
Durée : 1h28

Synopsis : Marko est apprenti dans un grand complexe agricole à Nuthe-Urstromtal, à 60 kilomètres au sud de Berlin. S’il passe ses examens, il sera agriculteur. S’il le veut vraiment ! Il n’a pas beaucoup d’amis et les autres apprentis voient en lui quelqu’un de taciturne et de solitaire. Mais quand Jacob se joint à eux, Marko commence lentement à sortir de sa coquille. En transportant le grain ou en s’occupant des veaux, les deux hommes vont commencer à se connaître. Lors d’une escapade à Berlin, cette relation évolue …

Bande-Annonce

Mon avis : Après mon avis sur le film Hawaii, voici une nouvelle critique sur le film Allemand « La Clé des Champs », intitulé « Stadt Land Fluss » en version originale.

Je serai assez bref car cela fait plus d’un an que j’ai vu le film, et il n’est plus très frais dans ma mémoire. Le film raconte donc l’histoire de Marko, apprenti dans une école agricole, qui a beaucoup de potentiel dans cette discipline, mais qui malheureusement néglige ses études. Le jeune homme est en effet très refermé sur lui-même, très secret, et surtout peu bavard. Pour tout dire, il ne fréquente pratiquement pas ses autres camarades.

Néanmoins, un jour, un jeune garçon dénommé Jacob va faire son apparition dans l’école, et pour tout dire, il ne va pas laisser Marko indifférent. Lentement mais sûrement, les deux vont commencer à se rapprocher, jusqu’à nouer une relation assez complexe, empreinte de désir inavoué et de pudeur.

En ce sens, le film m’a beaucoup fait penser dans son traitement au long-métrage de ma précédente critique, Hawaii. On est beaucoup plus dans la construction des personnages, la complexité des émotions et une mise en scène assez monotone, que dans l’action et la rapidité. Car en effet, il va falloir attendre presque une heure de film, une heure de tension palpable entre les deux protagonistes, une heure à se chercher à l’un l’autre, avant qu’il ne commence véritablement à se passer quelque chose.

Le réalisateur et le scénariste ont donc mis un point d’honneur à montrer qu’une relation ne se construit pas forcément en un jour, ou ne se met pas en place de manière presque magique en quelques scènes, comme on peut le voir souvent dans certains films de romance. Il y a donc tout un cheminement de séquences où Marko et Jacob vont se retrouver, que ce soit pour des activités scolaires (s’occuper des vaches, s’occuper du matériel agricole, etc.), ou alors pour des sorties plus intimes comme une baignade dans un lac. Ce qui permet de montrer étape par étape l’évolution de leur relation. Malheureusement, certains spectateurs peuvent trouver ce rythme très longuet. Et malgré quelques moments plutôt intimes entre Marko et Jacob, notamment après une virée à Berlin, on pourra même aller jusqu’à se demander s’il s’agit bien là d’une histoire d’amour, ou simplement d’une amitié un peu plus poussée, très romancée. Libre choix à chacun de s’imaginer ce qu’il veut, tant le film est ambigüe à ce sujet.

Le cadre est intéressant puisqu’il explore le thème des désirs masculins réciproques dans le monde de l’agriculture, on est donc loin des clichés Hollywoodiens ou des situations convenues. C’est vraiment quelque chose d’original qu’on ne risque pas de recroiser de sitôt et qui permet de lever un voile sur ce milieu parfois méconnu. Par ailleurs, l’homosexualité des deux personnages n’est jamais explicitement confirmée. On ne peut jamais affirmer à tel ou tel moment que l’un ou l’autre est gay. On ne sait presque rien du passé de Marko, et encore moins de celui de Jacob à ce sujet. Il s’agit simplement de deux personnes qui vont commencer à éprouver de la tendresse et des sentiments compliqués l’un pour l’autre.

Le film est assez silencieux et calme, que ce soit dans la réalisation, l’écriture ou la musique. Comme pour Hawaii, beaucoup de longs plans sans dialogue, où tout se joue dans les paysages, les attitudes et les regards. Lukas Steltner et Kai Michael Müller parviennent avec leur jeu à bien définir ce rythme, qu’on sent très réaliste, avec une prestation qui évite certains clichés vus et revus.

Conclusion : un film plaisant à voir, mais qui je trouve s’étire parfois trop en longueur. Il est utile de montrer la construction d’une relation, mais le film manque tout de même un peu de punch et de dynamisme. Malgré tout, reste une histoire très touchante, qui ne rebutera pas pour peu qu’on puisse accepter les quelques longueurs du film, et très bien portée par les deux acteurs principaux.


Pour chaque film gay, j’ajoute une petite note de fin, qui est bien évidemment cachée par une balise SPOILER, afin de vous dire comment, en quelques mots, est la fin : HEUREUSE, 50/50 ou TRISTE. Car personnellement, je suis plutôt amateur de fins joyeuses. Non pas que je n’apprécie pas les drames, mais j’aime bien voir quand même des choses positives de temps en temps. Ainsi, si vous souhaitez voir un film gay qui se termine bien pour voir quelque chose de joyeux, vous aurez le choix de voir comment se termine la fin en dévoilant la balise. Donc à vos risques et périls, ne passez pas votre curseur si vous ne voulez rien savoir !

Comment est la fin ?   Lire la suite

Free Fall : Renaissance – Épilogue (Version Française)

Épilogue

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Cinq ans plus tard

La journée est magnifique, ensoleillée. Cela fait maintenant un an que Kay et moi nous sommes installés en France, non loin de la frontière allemande. Notre vie est tranquille, paisible.

Nous sommes assis dans l’herbe, Kay allongé contre moi, sa tête reposant sur mon épaule. Mes bras enlacent tendrement son torse. Nous regardons au loin Max s’amuser dans notre grand jardin. Il est accompagné de sa petite sœur, Malia, âgée de deux ans, dont Kay est le père biologique. Elle tournicote joyeusement autour de Max. Matthias, Steffi, Lukas et Lena, qui sont restés des amis proches, nous ont rejoint pour le weekend. Ils sirotent un soda sur la terrasse.

Beaucoup de choses ont changé ces cinq dernières années. J’ai quitté mon job pour quelque chose de plus calme, et Kay et moi nous sommes mariés civilement. Nous avons décidé d’avoir un enfant ensemble grâce à une mère porteuse afin de fonder une véritable famille.

Bettina et moi sommes restés en bon terme. Elle a refait sa vie avec un autre homme et de leur union est né un second garçon. Même si elle m’a officiellement laissé la garde de Max, elle tient toujours beaucoup à lui et le prend sous son aile durant les vacances et certains weekends.

Je repense souvent à ma rencontre avec Kay, qui a drastiquement bouleversée ma vie entière, dont je pensais à l’époque le chemin tout tracé : mon boulot, Bettina, un enfant. Mais parfois la vie nous réserve des surprises inattendues, à l’image de Kay. Un ange qui arrive et qui vous emporte, pour le meilleur comme pour le pire. Mais le pire étant derrière nous depuis longtemps, nous profitons à présent du meilleur.

Je caresse les cheveux dorés de Kay. Il tourne sa tête vers moi, me sourit et m’embrasse chaleureusement. Je me réjouis de pouvoir contempler à loisir ses beaux yeux bleus et son sourire rebelle. Ceux qui m’ont fait craquer pour lui au premier regard. Ceux qui m’ont fait tomber amoureux. L’amour a alors pris une toute autre dimension pour moi.

Oui, s’il y a une chose que j’ai apprise et que j’ai retenue grâce à Kay, c’est que l’amour est bien plus fort que toutes les dénominations qu’on veut bien lui donner.

Musique Finale

À nouveau un grand merci à tous d’avoir suivi Free Fall : Renaissance 🙂 Cet épilogue est un petit complément bonus qui permet de s’imaginer ce que deviennent Marc et Kay et ce qu’il se passe pour eux dans une vie « normale », sans tous les tracas qu’ils ont traversés.

Afin de célébrer la fin de la publication de Free Fall : Renaissance, j’aimerais organiser quelque chose. J’ai vu que certains d’entre vous me posaient souvent des questions au sujet des personnages, de l’histoire, de l’écriture, etc. Ainsi, je vous invite pour ceux qui sont intéressés à poser vos questions dans les commentaires de l’article. Je prévois ensuite de faire une vidéo où je sélectionnerai les meilleures questions afin de vous répondre directement et qu’on puisse échanger sur Free Fall 🙂 Vous pouvez me demander ce que vous voulez, que ça concerne le film en lui-même, ma fiction ou des questions plus personnelles. C’est à vous !

Free Fall : Renaissance – Chapitre 10 – Chapitre Final (Version Française)

Voilà, l’aventure Free Fall : Renaissance touche à sa fin. Une formidable aventure débutée le 11 Mars 2014, il y a presque un an, date à laquelle j’ai officiellement publié le premier chapitre de ma fiction faisant directement suite au film. Vous êtes très nombreux à avoir attendu la conclusion de cette histoire, moi le premier. Je sais que ça a été très long, car j’ai parfois manqué de temps, et aussi de motivation pour écrire, donc je tiens sincèrement à remercier tous ceux qui ont continué à suivre la publication des chapitres et qui m’ont envoyés de nombreux messages de soutien. Je ne pensais vraiment pas que cette fiction sans prétention obtiendrait un tel succès. Comme je vous l’ai déjà annoncé précédemment, je songe à l’idée de proposer la fiction sous forme d’ebook / livre électronique. Je vous tiendrai informé de l’évolution de la chose, car j’aurai plus de temps à consacrer à cette question maintenant que Free Fall : Renaissance est terminé. Encore un grand merci à tous et bonne lecture !! P.S. : restez connectés Samedi prochain, une dernière petite surprise vous attend.

Final Chapter Banner

Chapitre 10 – Chapitre Final

Cela ne fait que deux jours que j’ai laissé Kay à Düsseldorf, pour autant je n’ai envie que d’une seule chose : le revoir. Si cela ne tenait qu’à moi, je prendrais ma Golf et je le rejoindrais à nouveau pour ne plus le quitter. Malheureusement, même si je beigne dans un bonheur infini car je l’ai enfin retrouvé, je ne peux pas oublier ma vie ici, mon travail et surtout Max.

Au travail, on me complimente, car les gens doivent voir que mon silence et ma tristesse des mois passés se sont mués en une joie et un bonheur que rien ne pourrait arrêter. Tel un adolescent vivant ses premiers amours, je suis sans cesse rivé sur mon portable, en quête du moindre texto de Kay. C’est notre seul moyen pour échanger en plus de nos appels en attendant de pouvoir nous revoir.

– Dis donc, tu es tout le temps fourré sur ton téléphone, me charrie Matthias alors que nous sommes assis dans un fourgon en partance pour une mission. N’oublie pas ton job. Cette manifestation en centre-ville risque bien de dégénérer, ce n’est pas le moment de se déconcentrer.

– Tu as raison, mais je suis tellement excité depuis que j’ai retrouvé Kay, tu n’imagines pas à quel point.

– J’en suis le premier ravi, me dit Matthias, mais il ne faudrait pas que tu te fasses chopper par Brandt. Surtout que tu as été absent de nombreuses fois ces derniers temps. Tu es sur la corde raide.

La manifestation se déroule finalement dans le calme et nous patrouillons le restant de la journée afin d’assurer la sécurité des civils.

Lorsque je rentre au soir, je découvre avec stupéfaction Bettina dans le salon, en train de bercer Max. Lena n’est plus là.

– Je lui ai demandé de partir, annonce calmement Bettina, comme si de rien n’était.

– Tu es revenue du Brésil ?

– Oui, hier.

– Pourquoi tu es là ?

Bettina se lève et se rapproche de moi.

– Écoute Marc. J’aimerais essayer de recoller un peu les morceaux. Je sais que rien ne sera plus comme avant, mais pendant que j’étais au Brésil, je me suis aperçue que j’avais aussi ma part de responsabilité dans toute cette histoire. Je n’ai pas essayé de comprendre ce que tu traversais, car j’étais submergé par la colère et la rage.

Je suis surpris de ce discours.

– Il faut penser au bien-être de notre fils, poursuit-elle.

– Je suis d’accord avec toi sur ce point, et tu le sais déjà.

– On ne sera plus jamais ensemble, mais au moins, on peut essayer de faire en sorte d’entourer Max du mieux que nous pouvons. Je me suis rendue compte que j’ai commis quelque chose d’horrible en le laissant.

– Pourquoi tu es partie ? je demande.

– Je pense que j’ai fait un rejet total suite à cette situation. J’ai fait comme si je pouvais tout oublier, mais c’est impossible. Max est tout autant ton fils qu’il est le mien, donc je me suis dit que tu étais aussi en droit de l’élever. Et de ce que j’ai pu en discuter avec cette Lena, tu as été un père parfait.

Un moment de silence s’en suit.

– J’ai envie de discuter avec toi, de comprendre, finit-elle par dire.

Pour la première fois depuis plusieurs mois, je sens enfin que Bettina est prête à m’écouter, même si je lui en veux énormément d’avoir abandonné Max. Bien sûr, je suis aussi fautif en premier lieu de l’avoir trompée. Nous nous asseyons sur le sofa, et pendant plusieurs heures, je lui raconte de long en large tout mon ressenti, mais également tout ce qui s’est passé depuis son absence, notamment ma recherche de Kay et nos retrouvailles.

– Je ne vais pas dire que je suis heureuse, lance-t-elle, car c’est quand même l’homme qui a brisé notre couple, mais si ça te permet d’avancer et de te sentir mieux, alors je suis au moins contente pour toi.

– Merci Bettina.

Comme elle n’a pas vu Max depuis longtemps, je lui propose de lui confier quelques jours, ce qu’elle accepte avec plaisir. Car, comme elle l’a dit, Max a autant besoin de moi qu’il a besoin d’elle. Cet enfant est issu de notre union, et rien ne pourra changer ça, quelle que soit la situation actuelle.

Étant donné que Max est désormais entre les mains de Bettina, je me concentre le reste de la semaine sur mon travail pour repartir sur de bonnes bases. Je passe chaque soir dans notre ancienne maison afin de rendre visite à Bettina et voir Max. Notre relation, quoique toujours tendue, s’améliore considérablement. J’ai enfin le sentiment que ma vie reprend peu à peu une allure normale, ce que j’aurais cru impossible il y a encore quatre mois. Je suis satisfait d’avoir tenu bon.

Vendredi soir, j’appelle Kay.

– Bonsoir, mon amour.

– Salut toi. Tu viens toujours demain, rassure-moi ?

– Bien entendu !

J’en profite pour lui raconter le retour de Bettina.

– Tu ne peux pas savoir à quel point je suis impatient de te prendre dans mes bras, m’annonce-t-il. Cette semaine sans toi a été la plus longue de ma vie.

– Par contre, j’ai une mauvaise nouvelle. Je ne pourrai arriver qu’en plein milieu de la nuit, je suis désolé. Brandt nous a collé une foutue mission, et je ne peux pas me défiler. La bonne nouvelle, c’est qu’on a notre lundi, donc je pourrai quand même rester deux jours.

Le lendemain soir, je prends le train de nuit pour Düsseldorf. Je suis si pressé que je ne prends pas le temps de me changer. Je pars avec mon uniforme, mon arme de service et ma petite valise déjà préparée. Le train débarque en gare vers 4h30 du matin. Je me dirige aussitôt à pied vers l’appartement de Kay. Lorsque j’arrive devant l’immeuble et que je sonne en bas, aucune réponse. Cela m’inquiète et je suis bloqué. J’appelle sur le portable de Kay mais pas de réponse. Il doit dormir, me dis-je.

Fort heureusement, un groupe de jeunes fêtards légèrement ivres, probablement tout juste sortis de boîte, rentre dans l’immeuble. J’en profite pour m’engouffrer derrière eux. Quand j’arrive devant la porte de l’appartement Kay, je constate avec surprise qu’elle est entrouverte et la serrure défoncée, comme si quelqu’un avait donné un grand coup de pied pour l’ouvrir de force. Je me rue aussitôt à l’intérieur. L’appartement est sans dessus dessous. Il y a eu une lutte ici, c’est indéniable. La peur et l’angoisse m’envahissent aussitôt. Que s’est-il passé ? Où est Kay ? Puis soudain, je repense à ce qu’il m’a expliqué la semaine dernière : Gregor Limpinski l’avait poursuivi pendant plusieurs jours en le harcelant après son départ de l’unité. Ça ne peut être que lui. Je hurle de rage.

Je retrouve à peine Kay qu’on me le reprend aussitôt. J’essaye tant bien que mal de garder mon calme et commence à fouiller l’appartement à la recherche d’indices. Je ne mets pas longtemps à trouver une feuille de papier posée en évidence sur le lit de Kay. Un mot est inscrit dessus avec une écriture brouillonne : Rendez-vous à la Rheinturm. Si tu appelles les flics, je butte Kay. Il s’agit de la grande tour qui sert d’émetteur d’ondes pour la télévision et la radio dans la région de Düsseldorf.

Aucune indication de nom, mais je suis maintenant quasiment certain qu’il s’agit de Limpinski. Le salopard ! Je m’effondre au sol, impuissant. J’hésite un instant à appeler la police, mais je sais pour avoir travaillé avec lui que Gregor n’est pas du genre à plaisanter et qu’il est mentalement instable. Je vais devoir me débrouiller seul. Je me relève. Finalement, je me réjouis d’avoir emporté mon arme de service avec moi, car je ne sais pas ce qui m’attendra là-haut. Tout ce que j’espère, c’est que Kay est sain et sauf et que cet enfoiré ne l’a pas touché. Je ne préfère pas penser qu’il ait pu lui arriver autre chose. Je me demande surtout comment Gregor a réussi à se rendre en haut de la tour avec Kay sans être repéré. Mais s’il a réussi, c’est qu’il doit échafauder son plan depuis longtemps. Il était même au courant que je venais aujourd’hui. C’est logique, je pense. Il espère faire d’une pierre deux coups. Kay croyait être en sécurité, mais Gregor, d’une manière ou d’une autre, l’a retrouvé. Il est prêt à tout pour assouvir sa vengeance.

– Espèce d’enfoiré, je souffle.

Je vérifie mon arme de service, d’un calibre 9mm, et la planque minutieusement derrière mon pantalon. J’ôte ma veste d’uniforme et pique un sweatshirt de Kay que je trouve dans un placard et l’enfile. Je passe le sweatshirt par dessus mon pantalon afin de dissimuler mon arme. Sans attendre, je prends immédiatement la route vers la Rheinturm, en me faisant aussi discret que possible. J’enfile la capuche du sweat sur ma tête. Le temps d’arriver à la Rheinturm, il est à peu près 5h30. Un panneau indique que des travaux de rénovation ont lieu en haut de la tour pour plusieurs jours et que toute activité y est momentanément interrompue. Limpinski a vraiment bien choisi son moment.

Je trouve une porte d’accès à l’arrière de la tour. La serrure de sécurité est explosée. C’est probablement par là qu’a dû passer Gregor. Je me faufile sans un bruit, retire ma capuche et monte quatre à quatre les marches de l’escalier de secours, évitant l’ascenseur pour ne pas être repéré. Je suis épuisé en arrivant en haut, et m’arrête quelques secondes afin de reprendre mon souffle. J’ai peur qu’il soit trop tard. Que Kay soit mort. J’essaye de chasser cette pensée funeste de ma tête et pénètre dans la salle du restaurant panoramique de la Rheinturm, mais il n’y a aucun bruit. L’endroit est plongé dans la pénombre, uniquement éclairé par les lumières de la ville. Pas de signe de vie ici. J’inspecte les étages supérieurs du haut de la tour mais ne trouve rien ni personne non plus. J’en conclus donc que Gregor et Kay se trouvent au dernier niveau relié aux antennes.

J’ouvre délicatement la porte, une main derrière le dos, prêt à saisir mon arme. La pièce, plus étroite que les étages inférieurs, est composée de tours informatiques et remplies de disques durs. Seules les lueurs de la ville viennent éclairer l’endroit en plus des diodes vertes, rouges et bleues des ordinateurs. Je m’engage prudemment dans ce dédale de serveurs semblable à un labyrinthe. Aucun bruit. Et soudain j’entends sa voix grave dans mon dos.

– Alors espèce de sale tapette, tu as osé ramener tes couilles ici, félicitations.

Mes doutes sont confirmés. Je me retourne doucement et découvre avec effroi Gregor Limpinski, un pistolet à la main, directement braqué sur moi. Kay se trouve juste à côté de lui, agenouillé, un sac en tissu noir sur la tête et les mains liées derrière le dos. Il porte un t-shirt blanc tâché de sang.

– Qu’est-ce que tu lui as fait espèce de gros porc ? j’enrage.

Limpinski me lance un regard furieux puis affiche un sourire malsain.

– Tu es venu retrouver ton amant maudit ? C’est bien, vous allez pouvoir vous dire adieu.

Gregor ôte le sac et j’aperçois alors le visage tuméfié de Kay. Sa bouche est bâillonnée, de sorte qu’il ne peut pas parler ou appeler à l’aide. Je suis horrifié de le voir ainsi. Bien plus encore que lorsque je l’ai retrouvé dans ce bar, à moitié mort. Je sens une lumière d’espoir dans ses yeux humides lorsqu’il se rend compte de ma présence. La colère monte aussitôt en moi et j’avance vers Gregor, prêt à en découdre.

– Tssss, arrête-toi, mauvaise idée, maugrée-t-il.

Il braque son flingue sur la tempe de Kay. Je fais aussitôt halte.

– Ne fais pas ça, je t’en supplie, je hurle de désespoir.

Il agite son arme près du visage de Kay. Je vois son corps trembler et une larme couler le long de sa joue.

– Toi et ton copain avez foutu ma carrière en l’air, tu le sais ça ? J’allais être promu. Vous avez tout gâché. Si cette tafiole d’Angel ne s’était pas ramené dans l’unité, rien de tout ça ne serait arrivé.

Je lève les mains délicatement en signe de soumission et m’avance prudemment.

– Il n’est pas trop tard Gregor, tu peux encore te réengager, dis-je en essayant de tempérer la situation. On ne dira rien, je te le promets.

– Tu rigoles j’espère ? Tu crois sérieusement qu’une quelconque unité voudrait de moi ? J’ai été rayé de la liste. N’essaye pas de faire diversion.

– Pourquoi tu fais ça ? Crois-tu vraiment que ça en vaille la peine ?

– Je n’ai plus rien à perdre. Même ma putain de femme m’a quitté. J’ai cogné cette salope. Tout ce qu’il me reste, c’est la vengeance. Je vais vous abattre tous les deux.

Une peur irascible me prend soudain. Perdre Kay, perdre la vie. Hors de question.

– Tu seras pourchassé, traqué, si tu fais ça, je menace afin de le déstabiliser.

– Aucun risque, j’ai tout prévu. Je maquillerai la scène du crime. J’imagine déjà les gros titres : Deux amants maudits se déchirent. Pris de folie, il tue son compagnon et se suicide.

– Tu nages dans un délire total. Tu seras démasqué.

– Trêve de bavardage, il est temps de vous dire adieu. Un dernier mot pour Marc, Kay ?

Gregor lui retire son bâillon. Kay prend une grande inspiration. Je vois de nombreuses larmes commencer à couler sur son visage. Kay prend la parole en ne prêtant même pas attention à Gregor, l’ignorant :

– Marc, je t’aime tellement, prononce-t-il avec difficulté, sans doute pétrifié par la peur et la douleur. Ne tente rien d’impossible pour moi, ok ? Le plus important, c’est qu’on ait pu se retrouver, poursuit-il. Si j’avais dû mourir avant, seul, sans toi, je serais parti malheureux.

Kay fait une pause et toussote.

– Mais je peux mourir en paix sachant que nous sommes à nouveau ensemble. J’aurais dû anticiper que cette sous-merde me retrouverait, finit-il par dire en regardant Gregor d’un regard méprisant en affichant un sourire insolant.

Limpinski lui donne un coup dans le dos, probablement agacé par cette dernière phrase.

– Pathétique, crache Gregor. Je le butte d’abord, après c’est ton tour Borgmann.

Gregor enlève le cran de sûreté.

– Arrête, salopard ! je grogne.

– Ton visage est la dernière chose que j’emporte, me dit Kay avec un sourire.

Je vois le doigt de Limpinski se rapprocher de la détente, impuissant.

– Non ! je crie en extirpant mon arme aussi rapidement que possible, profitant de ce moment crucial d’inattention de Gregor. Je tire une balle dans sa direction. Manque de chance et à cause de la panique, la balle rate sa cible et s’encastre dans un mur.

– Fils de pute, hurle Gregor, en pointant son arme sur moi.

J’ai tout juste le temps de me jeter sur le côté quand il tire. Je perds mon pistolet au passage. La balle percute une vitre de la tour qui vole en éclat. Je me relève aussitôt et ne lui laisse pas le temps d’agir, fonçant droit sur lui. Je le culbute de toutes mes forces, l’emportant vers un mur où son dos se cogne avec violence. Son revolver vole à travers la pièce et s’écrase au sol.

Il m’attrape par les épaules et m’envoie valser sur le côté. Il est beaucoup plus fort que moi. Tandis que je me relève, je me rends compte qu’il se dirige vers son arme. Je ne lui laisse pas l’opportunité d’atteindre son but et me jette sur lui à nouveau. Je lui décoche un coup de poing en pleine figure. Son nez se met à saigner. Il grogne tel un animal et me rend coup pour coup. J’essaye tant bien que mal de parer ses assauts. Il semble pris d’une rage folle.

– Je vais t’éclater, sale raclure ! aboie-t-il.

Je tente de lui envoyer un nouveau coup, mais je m’aperçois qu’on se rapproche dangereusement de la vitre éclatée. Le vide me menace à quelques pas. D’un bref mouvement, je file sur le côté et tente d’abattre mon pied sur la jambe de Gregor afin de le faire chuter, en vain. Je suis à bout de force, déjà épuisé à la base par la montée de la tour. Finalement, il parvient à me plaque contre un mur et agrippe violemment mon cou de ses deux mains, commençant à le serrer mortellement. J’essaye de me défaire de son étreinte mais n’y parvient pas. Même mes jambes ne semblent plus vouloir bouger. Je n’arrive plus à respirer. Ma vision se brouille. Tout est fini. Merde !

J’entends tout à coup la voix de Kay derrière Gregor.

– Hé, connard !

Gregor se retourne, surpris. Il me lâche le cou. Je retombe au sol, à moitié inconscient. Il me faut quelques secondes pour découvrir Kay, debout. Il a profité de notre lutte et de l’inattention de Gregor pour réussir à faire passer ses poings liés sous ses jambes et à récupérer mon arme qu’il tient des deux mains, pointée sur Gregor.

– Tu n’oseras pas tirer, mauviette, dit Gregor avec un rire dérangé tandis que je peine à recouvrer mes esprits. Tu vas me laisser partir, mais je continuerai sans relâche à te traquer. Ce n’est pas fini, crois-moi, menace-t-il.

Kay ne se laisse pas démonter et braque fermement l’arme sur Gregor.

– Je ne plaisante plus.

– Tu auras ma mort sur la conscience, Angel.

Dans une tentative désespérée de s’en sortir, Gregor se jette sans prévenir sur Kay, qui vide aussitôt le chargeur, le criblant de balle. Gregor tombe à genou et regarde ses multiples blessures, le sang commençant à couler. Kay s’approche de lui.

– Oui, j’aurais ta mort sur la conscience sale enfoiré, c’est vrai … mais ça soulage, conclut Kay.

Limpinski s’effondre raide mort au sol. Le silence retombe dans la pièce. C’en est fini.

Kay s’écroule à son tour, à bout de force. Je le rejoins à la hâte et le prend dans mes bras. J’essuie son visage maculé de sang de mes mains.

– Kay, ça va ? Répond-moi !

Il m’adresse un sourire et caresse mon visage.

– Tu m’as sauvé la vie, lui dis-je en pleurant.

– C’était mon tour cette fois, trouve-t-il le courage de chuchoter en plaisantant.

Je l’embrasse et l’aide à se relever.

Je lui demande de s’accrocher à mon épaule afin de lui faciliter la marche. Nous nous rapprochons de la vitre brisée afin de respirer l’air frais.

– Il est arrivé sans prévenir, explique Kay. Je dormais en t’attendant, et il a fait irruption dans l’appartement. J’ai essayé de lutter, mais il m’a assommé. J’ai cru que j’étais en plein cauchemar quand je l’ai vu débarquer. Je pensais en être débarrassé. Mais j’ai surtout eu la plus grande peur de ma vie : ne plus jamais te revoir.

Je le sers dans mes bras pour le réconforter et le laisse verser ses larmes de chagrin.

– Je suis là maintenant, et Gregor ne fera plus jamais de mal à qui que ce soit. Il a eu ce qu’il méritait. Si ce n’était pas lui, alors c’était nous qui serions morts à l’heure qu’il est. Tu as fait ce qu’il fallait. Il s’agissait de légitime défense, on ne sera pas poursuivis. On expliquera tout à la police.

Je pose ma tête contre la sienne.

– J’ai cru que tu étais mort Kay. Quand je suis arrivé dans ton appartement. Quand j’ai couru pour venir ici. Je me suis dit que j’allais arriver trop tard.

– Je savais que tu viendrais, Marc.

Kay relève son visage vers le mien.

– Je t’aime.

– Moi aussi, je lui réponds.

Nous restons collés dans les bras l’un contre l’autre, en essayant d’oublier le traumatisme que nous venons de vivre.

– Désormais plus rien ne pourra nous éloigner. Je te promets de rester à tes côtés pour toujours, Kay. Plus de séparation. On s’installe ensemble, et on démarre une nouvelle vie. On a assez souffert. Tu es d’accord pour me suivre ?

– Plus que jamais, Marc.

Nos lèvres se rapprochent, et nous nous embrassons indéfiniment tandis que le soleil se lève, ses premières lueurs effleurant et réchauffant nos visages.

Nos démons sont à présent derrière nous. Tout ce qui aurait pu entraver notre relation fait parti du passé. Notre amour a surmonté les épreuves difficiles qui se sont mises sur notre chemin, de notre rencontre jusqu’à ce jour.

Un nouveau chapitre nous attend désormais.

Et pour la première fois, je regarde le visage de Kay illuminé par le soleil avec un nouvel espoir.

FIN

Musique du Chapitre

 
Une petite surprise rien que pour vous, un clip vidéo de ma création !

[Cinéma Gay] Mon avis sur le film In Bloom / En Émoi

Nouvelle chronique sur le cinéma gay, consacrée cette fois à un film américain, In Bloom, rebaptisé en France En Émoi.

INBLOOM-DVD-FrontCover

Titre original : In Bloom
Date de sortie France : 26 Mars 2014
Date de sortie (Israël) : 10 Juin 2014 (DVD Premiere)
Réalisé par : Chris Michael Birkmeier
Avec : Kyle Wigent, Tanner Rittenhouse, Jake Andrews, Adam Fane
Nationalité(s) : Américain
Genre(s) : Romance, Drame
Durée : 1h27

Synopsis : Rien ne semble pouvoir perturber l’harmonie qui règne dans le couple que forment Kurt et Paul. Solidement amoureux et portés par leur réussite professionnelle, les deux amants croquent la vie et l’amour à pleines dents. Jusqu’au jour où un jeune et sexy client, qui en pince pour Kurt, va déclencher une succession d’évènements impromptus qui met non seulement leur relation en danger, mais aussi leurs propres vies.

Bande-Annonce

Mon avis : Je continue mon périple de visionnage de films avec pour thème la romance entre deux hommes, et je tombe cette fois sur un petit bijou nommé « En Émoi », sorti très récemment puisqu’après avoir été diffusé dans divers festivals aux USA, il est n’est arrivé en DVD là-bas qu’en Juin 2014, tandis qu’il est sorti en France avant, en Mars 2014.

Le genre du cinéma gay est un genre difficilement renouvelable. Les réalisateurs doivent sans cesse se creuser les méninges afin de proposer du nouveau et éviter dans de tomber dans le déjà-vu, même si celui-ci est tout à fait plaisant. En effet, bien généralement, la thématique consiste à la rencontre en deux hommes, l’un des deux étant hétéro ou non, et l’histoire montre l’évolution de leur histoire.

In Bloom propose quelque chose de radicalement différent et de très original puisqu’il retourne tout le problème à l’envers : en effet, les deux héros du film sont déjà en couple au début de l’histoire, ce qui balaye la problématique de montrer leur rencontre, exercice souvent périlleux. Plus intéressant encore, la scène d’ouverture est un flash-forward (scène se passant dans le futur, à l’inverse d’un flash-back qui se déroule dans le passé) nous dévoilant d’office que le couple a rompu et que les deux protagonistes ne sont plus ensembles. Les bases sont posées. Passé cette scène, nous revenons quelques mois plus tôt, et on découvre Kurt et Paul alors dans une jolie romance que rien ne semble pouvoir briser. Le film va donc dépeindre leur rupture. Voilà un point de vue assez inédit et intéressant pour un film gay.

Le premier tiers du film peut sembler assez ennuyeux car on suit le quotidien de Paul et Kurt à travers leurs activités diverses, leurs sorties, leurs vies personnelles. Tout deux vivent la plupart du temps ensemble; Paul travaille dans une épicerie de New York, tandis que Kurt vit du traffic de drogue qui lui rapporte pas mal d’argent. Mais tout va commencer à s’enchaîner à partir de la fin du premier tiers, où Kurt va faire la rencontre d’un jeune garçon, Kevin, qui lui achète de la came, et pour lequel il va commencer à éprouver une certaine attirance. Cette attirance aura des conséquences sur l’amour qu’il porte à Paul, car leur couple va, peu à peu, commencer à s’effriter. Le film dépeint ainsi l’évolution de la relation entre deux personnes, qui une fois les joies de l’amour passées (ne dit-on pas que l’amour dure 3 ans ?), s’essouffle. Le temps change les choses. Au début l’amour est prenant et innocent, puis avec le temps les sentiments peuvent être amenés à disparaître.

Le deuxième tiers du film va s’intéresser à l’effritement du couple Paul / Kurt. Kurt va se rapprocher de plus en plus dangereusement de Kevin. Paul va forcément commencer à s’aperçevoir de quelque chose et à se poser des questions, devenir jaloux. Kurt va peu à peu perdre prise et se retrouver de plus en plus attiré par Kevin, mais on sent qu’il est indécis car cette attirance semble plus physique qu’émotionnelle. Alors que Paul est délaissé, Kurt, en pleine crise, va plonger d’autant plus dans la drogue afin d’oublier les dilemmes auxquels il fait face.

Enfin, la troisième et dernière partie du film s’articule autour de la rupture inévitable des deux amoureux. Ce qui est intéressant, c’est que cette dernière va montrer en profondeur l’évolution des personnages après leur rupture et ne pas simplement l’apporter comme un cheveu sur la soupe, car Kurt va maladroitement tenter de revenir vers Paul. Va-t-il réussir ou échouer, je ne vous dirai rien, à vous de voir le film pour le découvrir.

Au niveau de la réalisation, Birkmeier a fait un très beau travail. Le film est très atmosphérique et les décors sont bien souvent minimalistes, avec une mise en scène très théâtrale. On a beaucoup de plans serrés sur les visages des personnages ce qui permet une lecture approfondie de leurs émotions. Les décors se révèlent parfois étouffants comme le devient la relation entre Kurt et Paul. En effet, de nombreuses scènes sont tournées dans des espaces confinés : cage d’escaliers, toilettes, salle de bain, etc.

Les deux acteurs principaux, Kyle Wigent (Kurt) et Tanner Rittenhouse (Paul), sont parfaits dans leur rôle. Ils étaient en symbiose et s’accordaient à merveille ensemble. On peut dire qu’ils ont bien été choisis. Leur prestation est toujours juste, réaliste et attachante. Ce qui n’est pas toujours le cas dans d’autres films. Ces deux acteurs sont encore peu connus mais méritent à le devenir car ils ont beaucoup de talent à faire valoir. Les autres artistes qui apparaissent ont malheureusement un temps d’écran trop faible pour pouvoir véritablement les juger, étant donné que le film se focalise énormément sur Kurt et Paul.

La musique orchestrale, composée par le groupe Joywave, se veut extrêmement discrète, et participe à l’ambiance atmosphérique du film. En revanche, on trouve à de nombreuses reprises dans le métrage les musiques d’artistes divers, y compris de Joywave qui interprète plusieurs titres. Les musiques étaient très sympathiques, surtout celles de Joywave, entre le rock, la pop et l’électro. La musique de fin, appelée « Appearences » est tout simplement magnifique et magistrale, elle donne véritablement des frissons. Malheureusement, cette piste n’a jamais été commercialisée et est absolument introuvable. Après quelques recherches sur la page Facebook officielle du film, les créateurs du film ont indiqué qu’ils sont en train de voir pour sortir cette chanson en accord avec Joywave, mais pour l’instant toujours aucune nouvelle.

Pour conclure cette critique, vous l’aurez compris, In Bloom m’a beaucoup plu, et je le conseille volontiers à tous ceux qui souhaitent voir un film gay avec une construction originale et qui change un peu des sempiternels lieux communs. La relation entre Paul et Kurt est certes compliquée, mais elle est aussi très émouvante.


Pour chaque film gay, j’ajoute une petite note de fin, qui est bien évidemment cachée par une balise SPOILER, afin de vous dire comment, en quelques mots, est la fin : HEUREUSE, 50/50 ou TRISTE. Car personnellement, je suis plutôt amateur de fins joyeuses. Non pas que je n’apprécie pas les drames, mais j’aime bien voir quand même des choses positives de temps en temps. Ainsi, si vous souhaitez voir un film gay qui se termine bien pour voir quelque chose de joyeux, vous aurez le choix de voir comment se termine la fin en dévoilant la balise. Donc à vos risques et périls, ne passez pas votre curseur si vous ne voulez rien savoir !

Comment est la fin ?   Lire la suite

Free Fall : Renaissance – Chapitre 9 (Version Française)

Salut les amis ! Tout d’abord je vous souhaite à tous un très joyeux Noël 🙂 J’espère que vous passez un moment merveilleux en compagnie de vos familles et de vos amis. Qui dit Noël, dit cadeaux ! Et justement, j’ai un joli cadeau à vous offrir : le Chapitre 9 de Free Fall : Renaissance 😀 C’est vraiment le Chapitre que j’attendais le plus de pouvoir écrire, car c’est enfin le moment de la vraie « réunnion » de Marc et Kay ! Que va-t-il se passer ? À vous de lire pour le découvrir ^^

Chapitre 9

Free Fall Chap 9

Kay et moi sortons silencieusement de la gare. Mon cœur bat à tout rompre. Je n’arrive toujours pas à réaliser qu’il est enfin là, pour de vrai, à mes côtés. Pas ailleurs. Pas dans un état second. Pas inanimé. Il me lance un petit regard de côté et me souris. Je lui réponds par un sourire dissimulé, presque gêné.

Nous marchons à pied pendant quelques minutes et rejoignons les berges du Rhin, où nous profitons du soleil pour nous installer sur un banc face au fleuve. Je me doutais qu’il serait nécessaire pour nous de discuter, au moins pour s’expliquer, car Kay a dû énormément souffrir. Il voudra en parler.

– Jamais je n’aurais cru te revoir, Marc, débute-t-il. J’avais tiré un trait sur toi après m’être tiré. Tu étais le seul soutien que j’avais dans la Task et tu m’as abandonné. Je sais que ce n’était pas une situation évidente pour toi. Tu étais pris entre moi, Bettina, ton fils, ton boulot, tes obligations. Je t’en ai peut-être trop demandé, me lance-t-il. Mais j’espérais au moins avoir une épaule sur la quelle me reposer un peu. La tienne.

Je sens le poids de la responsabilité et de la faute tomber sur moi. Il n’a pas tord. Je le regarde droit dans les yeux.

– Kay, je … c’est vrai, tu as raison. Je ne savais plus comment m’en sortir. Je vais être franc avec toi : j’ai décidé de couper les ponts car je pensais que ce que je faisais était une erreur. Que tu n’étais qu’une aventure. C’est seulement après que Bettina soit revenue que j’ai réalisé à quel point je m’étais trompé.

Je marque une pause et contemple à nouveau le fleuve. Je sens le regard de Kay posé sur moi.

– Pourquoi tu es revenu, Marc ? me demande-t-il.

– J’ai compris que ce n’était pas que ça. Que c’était bien plus. Tu as ouvert quelque chose en moi, Kay. Quelque chose que je ne connaissais pas. Tu as libéré le vrai Marc. Ma vie était si plate, si morose, si monotone et si uniforme. La seule chose qui me motivait, c’était de savoir que j’allais être père. Puis tu es apparu. Tu as changé tout ça. Avec toi je me sentais moi-même. Mais je n’ai pas géré comme je l’aurais dû. J’ai été incapable d’assumer. Je n’ai pas avoué les choses. Et enfin je suis tombé en chute libre. Kay, si tu savais comme je suis désolé. Tu avais raison, quand nous nous étions engueulés dans ton appartement. Je n’ai été qu’un sale égoïste, je n’ai pensé qu’à moi. Et quand je me suis enfin rendu compte de tout cela, j’ai voulu revenir vers toi, je suis allé à ton appartement, mais tu n’étais plus là. Tu avais disparu. Kay, je me sentais si seul, si perdu sans toi. Je me suis aperçu que je t’aimais. Oui, que j’étais profondément amoureux de toi. Et que je ne voulais plus jamais te quitter.

Les larmes me montent à nouveau aux yeux.

– Hé, Marc, me dit doucement Kay en me prenant la main. Que tu me dises tout ça, ça résout déjà une bonne partie des choses. Pourquoi ne pas m’avoir fait ces aveux avant ?

– Je n’en ai pas eu le courage. C’était impossible pour moi à l’époque.

Kay effleure mon visage avec ses doigts. J’en ai des frissons dans tout le corps.

– Il faut aussi que je t’avoue quelque chose, m’annonce-t-il. Je tiens à m’excuser également. Je t’en ai trop demandé. Dans un sens, j’ai été égoïste aussi, car je ne te voulais rien que pour moi. Je n’ai pas pris en compte le fait que tu avais déjà une famille. Je pensais pouvoir t’arracher à ta femme et à ton fils, et ce n’était pas bien. J’étais furieux. Furieux de ne pas t’avoir chaque soir à mes côtés. J’ai failli faire foirer ta carrière, car si on avait appris pour nous deux, adieu la police.

Son discours me fait le plus grand bien, car j’ai l’impression qu’un abcès se crève enfin. Il se lève du banc.

– Viens, je t’emmène, continuons cette discussion chez moi. Je veux être seul avec toi.

Vingt minutes plus tard, nous nous retrouvons dans le nouvel appartement de Kay, situé en centre-ville, dans un joli quartier. Il va directement vers le frigo et sort deux bières qu’il décapsule. Son appartement possède un petit balcon sur lequel nous nous rendons, ce qui me rappelle le bon vieux temps.

– Pourquoi tu es parti ? j’ose finalement lui demander.

– Tu oublies que c’est toi qui m’a conseillé de me casser, me répond-t-il d’un ton accusateur.

– C’est vrai mais … je ne pensais pas ce que je disais.

– De toute manière, je n’ai pas vraiment eu le choix. Dès que Gregor Limpinski et les autres ont appris pour moi, j’étais grillé. Gregor a commencé à s’acharner sur moi. Après la petite fête chez toi, il m’a trouvé et m’a tabassé, comme tu l’as constaté lors de notre dernière entrevue …

Je me sens soudain énormément coupable. Je ne sais pas quoi répondre. Kay s’en charge.

– Mais ça ne s’est pas arrêté là. J’ai appris quelques jours plus tard par Britt qu’il avait été viré. Pour t’avoir agressé. J’avais pris une chambre dans un petit hôtel miteux en bordure de la ville. Quelqu’un lui a donné mon numéro de portable. D’abord, il m’a appelé. Il me menaçait, me disait que tout était ma faute, que si je n’étais pas arrivé dans l’unité rien de tout ça ne se serait produit. Il m’a clairement fait comprendre qu’il voulait ma mort. Il était complètement dérangé, cinglé. J’ai coupé ma ligne téléphonique.

Cela explique pourquoi je n’ai pas réussi à joindre Kay quand je suis revenu dans son appartement.

– Et je ne sais pas comment, un soir, il a trouvé mon hôtel. Il vociférait à l’extérieur de ma chambre, complètement ivre. J’ai fait comme si je n’étais pas là. Dès le lendemain, j’ai fuit dans une autre ville, en espérant qu’il me laisse en paix. Je n’avais pas vraiment peur, mais je voulais juste tout oublier, toi y compris, car c’était trop dur. De toute manière, personne n’aurait pu me venir en aide. Dans cette histoire, j’étais seul.

Je n’en reviens pas.

– Kay, je suis tellement désolé. Je ne pensais pas que ça avait pris de telles proportions. On n’avait plus entendu parler de Gregor après que Werner Brant l’a viré.

– Ce n’est pas de ta faute. Toujours est-il qu’il a à nouveau, je ne sais comment, réussi à retrouver ma trace. Il avait l’adresse de mon nouvel appartement, et j’ai dû fuir en catastrophe, encore une fois. On aurait dit qu’il ne s’arrêterait pas tant qu’il n’aurait pas eu ma peau. Il rejette tous ses maux sur moi. Alors j’ai décidé de partir encore plus loin, ici, à Düsseldorf. Ça fait environ deux mois que je suis tranquille.

Sans crier gare, je le saisis et le sert fort dans mes bras, comme pour le protéger. Il plonge son visage dans mon épaule.

– Kay, je suis là maintenant. Et je te promets que je ne laisserai plus qui que ce soit te faire du mal désormais.

Je sors la photo où nous sommes ensemble de ma poche et la lui montre.

– J’y suis allé, dans ce studio. Je ne savais même pas que tu dessinais, dis-je en pointant du doigt un croquis accroché au mur. Je me rends compte que j’ignorais beaucoup de choses à ton sujet.

– On ignorait beaucoup de choses l’un sur l’autre, il ajoute. Coincés dans notre relation cachée, nous n’avions pas véritablement le temps et l’opportunité d’apprendre à mieux nous connaître. Maintenant on va pouvoir rattraper le temps perdu. Dessiner me permettait de garder un fragment de toi à mes côtés. Mais ce n’était qu’une illusion.

Nous continuons à discuter de tout et de rien, à nous remémorer les bons moments du passé, en essayant d’éclipser les mauvais. Puis nous nous rendons compte que plusieurs heures se sont écoulées. Il est pratiquement 20h.

– Viens, m’annonce Kay. Je t’invite à dîner. Je meurs de faim.

– Avec plaisir.

Nous sortons dans un restaurant italien du centre-ville. Nous passons la quasi intégralité du repas à nous observer avec des regards complices, comme si les trois mois où nous ne nous sommes pas revus avaient disparu de nos mémoires. Je sens un bien fou m’envahir. Tout ce dont j’ai toujours rêvé depuis que Kay est parti se réalise. Je le retrouve enfin, et nous rions ensemble.

Après le dîner, nous revenons chez Kay. La nuit est tombée. L’ambiance est calme, sereine et reposante. Nous allons sur le balcon fumer une cigarette. La lune est pleine.

– Kay, tu m’as fait très peur, la semaine dernière, je ne peux m’empêcher de lui dire. Quand je t’ai retrouvé dans ce bar, j’ai bien cru que tu étais mort. Pourquoi tu as fait une chose pareille ?

– J’étais désespéré. J’avais l’impression que ma vie n’avait plus aucune signification, plus aucun sens. Je suis sorti comme j’en avais l’habitude, et j’ai bu. Trop bu. Mélangé ça avec des pilules. Je ne sais pas ce qui m’a pris. Merci de m’avoir sauvé la vie en donnant ton sang. Toute cette semaine je me suis senti misérable. Pathétique. J’ai vraiment hésité à venir te retrouver à la gare. J’avais honte de ce que tu aurais pu penser.

Kay se rapproche de moi et se blottit dans mes bras. Je sens qu’il a besoin d’affection. Lui qui pouvait paraître parfois si détaché. Je l’enlace.

– Heureusement que tu m’as retrouvé, poursuit-il. Réfléchis, combien y avait-il de chances que tu me trouves là, à cet endroit ? Je crois que c’est le destin qui nous a réuni. Si deux personnes sont faites pour être ensemble, alors elles se retrouvent.

– Tu le penses vraiment ? je demande.

– Oui.

– Moi aussi, j’avoue. Quand tu n’étais plus là, c’est ma foi en toi qui m’a fait tenir face au chaos.

J’approche mes lèvres de celles de Kay et l’embrasse fougueusement. Il répond à mon appel, et je sens nos deux langues se mêler savoureusement l’une à l’autre. Mes mains descendent le long de son corps. J’ôte son t-shirt, et je sens qu’il fait la même chose avec le mien. Petit à petit, nous retournons à l’intérieur de l’appartement en laissant les portes du balcon grandes ouvertes. Nous nous jetons sur le lit et enlevons délicatement le restant de nos habits. Aucune lumière n’est allumée. Seul le clair de lune illumine nos corps nus, collés l’un contre l’autre. Une petite brise emplit la pièce et les rideaux transparents des portes du balcon se mettent à flotter dans l’air. L’endroit est plongé dans une ambiance bleutée et nocturne.

Je sers tellement fort Kay contre moi, je contemple ses yeux et son corps magnifique. Je ne veux plus le relâcher. Ses mains douces effleurent mes jambes, mon dos, mon torse et mon visage, m’aspirant dans un kaléidoscope de sensations indescriptibles. J’embrasse à mon tour le corps de Kay. Je savoure chaque bouchée, chaque centimètre carré de sa peau de porcelaine. Je sens l’excitation de mes sens grimper en flèche.

Nous commençons à faire l’amour dans un va-et-vient délicat, empli de tendresse. Kay attrape ma main. Il dépose un baiser délicieux sur chacun de mes doigts. Ma bouche mordille et titille son torse, ses tétons, son cou, ses joues puis ses oreilles. Je ne peux m’empêcher d’humer l’odeur exquise de ses cheveux dorés. Des ondes de plaisir intense traversent nos deux corps, qui se mêlent et se fondent l’un en l’autre.

Toute notion de temps a de nouveau disparu, comme lors de nos retrouvailles à la gare, et j’ignore combien de minutes voire d’heures dure notre étreinte savoureuse, jusqu’à ce que nous atteignions le point de paroxysme où nous jouissons au même moment en nous embrassant mutuellement.

Quelques instants plus tard, enfermés dans notre bulle d’affection, où nous avons l’impression que plus rien ne peut nous atteindre, nous nous endormons paisiblement dans les bras l’un de l’autre.

Nous sommes réveillés le lendemain matin par les premières lueurs du soleil qui viennent chatouiller nos visages. Je m’aperçois que je suis assoupi sur le torse de Kay, mes mains enlaçant son ventre.

– Salut toi, me susurre-t-il en plongeant ses mains dans mes cheveux froissés.

Je me relève, m’approche de son visage et l’embrasse.

– J’ai l’impression de me réveiller au Paradis, dis-je en souriant.

Nous restons à barboter au lit une heure de plus, profitant de l’instant présent. Puis nous décidons enfin de nous lever. Nous allons prendre une douche ensemble, l’occasion pour nous de passer un nouveau moment complice, et pour moi d’admirer la beauté de Kay. Je masse et lave délicatement chacune des parties de son corps qui semble fragile. Je ressens le besoin profond de le protéger. Je découvre sur son bras droit la cicatrice de la transfusion de la semaine dernière. Comme pour effacer un mauvais souvenir, je passe ma main dessus avec un peu de savon.

Après nous êtres lavés et préparés, nous sortons prendre le petit déjeuner en extérieur. Nous passons le restant du Dimanche à Cologne, non loin de Düsseldorf, à gambader, à discuter, à rigoler, comme si rien n’avait changé, comme s’il s’agissait d’un premier amour, innocent et pur. Nous nous fichons éperdument du regard que les gens peuvent bien avoir sur nous. Nous visitons le Dom, la grande cathédrale, et nous terminons la journée en nous rendant dans le magnifique zoo de Cologne.

Puis il est l’heure de revenir à Düsseldorf, et pour moi de rentrer. Sur le trajet du retour, nous restons silencieux dans la voiture de Kay, main dans la main, car nous savons que d’ici une heure, nous ne serons plus ensembles. De retour à l’appartement, j’emballe mes affaires et Kay me raccompagne jusqu’à la gare. Je sens la tristesse monter en moi. Le genre de tristesse qui vous prend aux tripes lorsque vous devez quitter une personne à qui vous tenez énormément avant un long voyage.

– Je ne veux pas partir, je souffle.

Kay me rejoint et me prend dans ses bras. Je pose ma tête sur son épaule. Je me délecte de ce dernier instant qu’il nous reste avant mon départ.

– Et moi j’aimerais tellement que tu restes. Mais tu dois partir. Ton fils t’attend.

– Je reviens le weekend prochain, promis.

– Marc, j’ai passé deux jours formidables à tes côtés. Jamais je n’aurais pensé avant la semaine dernière qu’on se retrouverait. Je n’avais tellement plus d’espoir que j’en avais oublié la possibilité que ça se produise. Pour moi ça n’était qu’une illusion. Je n’ai même pas cherché à revenir vers toi. Merci d’avoir eu ce courage, cette force, de me retrouver. Ça a beaucoup de valeur à mes yeux, plus que tu ne peux l’imaginer. Personne n’a jamais fait ça pour moi.

Je dépose un baiser sur ses lèvres, puis grimpe dans le train qui vient d’arriver sur le quais. Une fois monté à l’intérieur, je me retourne vers lui.

– À la semaine prochaine, je lui lance.

– Dépêche toi de revenir, me répond-il de son air malicieux.

Puis la porte se referme. Au moment où le train commence à avancer, il me crie :

– Pussy !

Je rigole et lui fait un doigt d’honneur. Tandis que je m’éloigne, je l’observe à travers le carreau. Petit à petit, je vois sa silhouette rapetisser, jusqu’à disparaître de mon champ de vision. Je pensais être terriblement malheureux, mais je m’étonne à sourire, car je sais que je le reverrai très bientôt. À dans une semaine, Kay.

Musique du Chapitre

Mon avis sur le film [●REC]⁴ : Apocalypse

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Titre original : [●REC]⁴ : Apocalypsis
Date de sortie France : 12 Novembre 2014
Date de sortie (Espagne) : 31 Octobre 2014
Réalisé par : Jaume Balagueró
Avec : Manuela Velasco, Paco Manzanedo, Ismael Fritschi, Héctor Colomé, Crispulo Cabezas, María Alfonsa Rosso
Nationalité(s) : Espagnol
Genre(s) : Épouvante, Horreur, Action
Durée : 1h36

Synopsis : Quelques heures après les terribles événements qui ont ravagé le vieil immeuble de Barcelone. Passé le chaos initial, l’armée décide d’intervenir et envoie un groupe d’élite dans l’immeuble pour poser des détonateurs et mettre un terme à ce cauchemar. Mais quelques instants avant l’explosion, les soldats découvrent une ultime survivante : Angela Vidal … Elle est amenée dans un quartier de haute-sécurité pour être mise en quarantaine et isolée du monde afin de subir une batterie de tests médicaux. Un endroit parfait pour la renaissance du Mal … L’Apocalypse peut commencer !

Bande-Annonce

Mon avis : Voici enfin venu l’ultime épisode de la saga REC, initiée en 2007 avec le premier film. Après un REC 3 qui a déçu de très nombreux fans, REC 4 se devait de relever la barre assez haut afin de faire oublier cet aparté raté. Et le pari est réussi !

Je me rappelle encore de la première fois où j’ai vu REC 1 en 2008. Ce film d’horreur venu tout droit d’Espagne, loin des habituels standards américains, a été pour moi une véritable claque. Le film décide d’utiliser le found footage, à l’époque encore balbutiant (les gens se souviennent surtout à ce moment là du projet Blair Witch). C’est à cette même période que commencent alors à arriver toute une flopée de métrages utilisant ce style délicat à maîtriser : Paranormal Activity, Cloverfield et bien d’autres encore, avec plus au moins de réussite.

Néanmoins la particularité de REC, c’est son atmosphère absolument étouffante et stressante, avec une tension qui monte graduellement tout au long du film, tandis que le spectateur découvre éberlué une fin totalement hystérique qui restera dans les mémoires, avec une Tristana Medeiros absolument effrayante.

En 2009 le film suivant a débarqué, et pour moi c’était une suite tout à fait satisfaisante qui a apporté pas mal de réponses par rapport au premier film, et notamment au sujet de l’infection qui se propageait dans l’immeuble, même si certaines questions restaient toujours en suspens. L’horreur laissait un peu plus de place à l’action avec l’arrivée d’un commando armé jusqu’aux dents. À l’issu de ce film, il est annoncé par les co-réalisateurs des 2 premiers opus, Paco Plaza et Jaume Balagueró, que la saga sera clôturée par deux nouveaux films qui ne seront plus réalisés ensemble par le duo, mais plutôt que chacun s’occupera d’une des suites. Paco Plaza sera chargé de REC 3, et Jaume Balagueró de REC 4.

C’est ansi que débarque en 2012 REC 3, énormément attendu par les fans, notamment vis à vis de son titre trompeur « Genesis », à l’époque interprété comme un retour à la source, qui permettrait de comprendre les origines du chaos. Au final, le titre n’est qu’une référence à la « Genèse » dans la Bible et le film n’est ni une préquelle, ni une séquelle à la saga, mais ce qu’on appelle un « sidequel », c’est à dire que le film se passe en même temps que REC 1 et 2. C’est donc une parenthèse apportée à la saga, qui permettait de découvrir de tout nouveaux personnages et un nouveau foyer d’infection. Malheureusement, le film a énormément souffert de la direction prise par son réalisateur, Paco Plaza. Celui-ci a en effet ajouté une dimension comique tout à fait mal venue, s’écartant complètement du ton sombre et angoissant établi avec les deux premiers films. On se retrouve donc plutôt avec une comédie horrifique qu’un véritable film d’horreur. Beaucoup de personnes, moi-compris, se sont senties dupées par cette suite tant escomptées. Néanmoins, il faut dire que le film a tout de même apporté son lot de points positifs : tout d’abord, un rafraîchissement total au niveau de la mise en scène, puisque le found footage a été abandonné au profit d’une réalisation classique, ce qui permet à la franchise un renouvellement bienvenue, plutôt que de se reposer sur ses acquis en terme de mise en scène. De même, les acteurs étaient vraiment tops, à commencer par Laetitia Dolera jouant le rôle principal de la mariée avec quelques séquences d’anthologie, notamment ses scènes à la tronçonneuse. Dans le même ordre idée, certaines réponses étaient de nouveau apportées, notamment le fait que Tristana Medeiros, la « patiente zéro », contrôlait en quelque sorte tous les infectés. Hélas, le film a aussi été gâché par une fin mal menée, atroce, où tout le monde a probablement pensé « What the fuck ?! » car n’apportant absolument rien à la saga. La néant total.

C’est donc avec beaucoup d’appréhension que les adorateurs de REC attendaient cet ultime épisode qu’est REC Apocalypse. Et la patience a été, me concernant, à la hauteur de mes attentes, puisque j’ai retrouvé avec plaisir l’ambiance des deux premiers films. Tout d’abord grâce au début qui permet un come-back dans « l’immeuble » de Barcelone, véritable icône à lui seul de la saga. Mais également grâce au lieu de l’action, un cargo, propice au retour des thèmes essentiels de REC : enfermement (où aller quand vous êtes coincés sur un bateau, entouré par l’immensité de l’océan ?), claustrophobie, environnement inhospitalier, etc.

On retrouve avec une immense joie le personnage clef de la saga, Angela Vidal, qui a enfin pu ressortir de l’immeuble de Barcelone … pour se retrouver de nouveau enfermée sur ce cargo servant de QG à une équipe scientifique de pointe chargée de lui faire passer de nombreux tests afin de vérifier si oui ou non cette dernière est toujours infectée, et surtout trouver un remède à l’infection. Malheureusement, film d’épouvante oblige, tout ne se déroule pas comme prévu, puisqu’un singe ayant servi de cobaye afin de créer ledit vaccin s’échappe, libérant l’infection sur le bateau, ce qui engendre en un rien de temps un chaos sans nom.

Angela se retrouve accompagnée de nouveaux personnages : Guzman, un des soldats l’ayant extraite de l’immeuble, ainsi que son coéquipier Lucas. Une survivante de REC 3 qui permet de faire le lien avec le film précédent est également présente, Anciana, visiblement la mère de Koldo, car si j’ai bien compris, elle dit être la belle-mère de la mariée, alias Clara dans REC 3. Son personnage est véritablement drôle et apporte une touche d’humour, qui, contrairement à REC 3, est parfaitement amenée et permet d’apaiser certains moments de tension. Du côté de l’équipe du cargo, on fait la connaissance du Docteur Ricarte en charge des expérimentations. Il a un rôle prépondérant et ne reculera devant rien pour trouver le remède. Enfin, dernier personnage crucial, Nic, fan des émissions d’Angela Vidal et accessoirement spécialiste informatique qui sera d’une aide précieuse. Les acteurs sont vraiment biens et jouent leurs rôles de manière convaincante

La mise en scène de Jaume Balagueró est très énergique et cet opus, une fois passée la phase nécessaire d’introduction, est clairement orienté action, et on sent que c’est le chapitre le plus ambitieux de la franchise en terme de budget. Globalement le tout est satisfaisant, on est à le fois happé par des scènes de corridors étouffantes, et à la fois « libérés » par des plans extérieurs montrant le bateau et l’océan. Reste quand même que certaines scènes de combat restent difficiles à suivre et parfois mal coordonnées, même si cela ne dure pas forcément longtemps. L’ambiance m’a beaucoup fait pensé au jeu vidéo Resident Evil : Revelations se déroulant lui aussi sur un grand bateau, en l’occurence un bateau de croisière, et ça m’a plu. On retrouve à nouveau quelques scènes d’anthologie comme dans REC 3, notamment Angela et Nic se défendant avec ardeur à l’aide d’un moteur de bateau servant à déchiqueter les infectés.

La musique était assez classique mais collait bien à l’ambiance générale du métrage. Elle n’a pas particulièrement retenu mon attention mais ne m’a pas déçue pour autant non plus.

Pour en revenir aux personnages, quel plaisir de retrouver Angela ! La pauvre se retrouve de nouveau enfermée après avoir été libérée de l’immeuble, et doit se démener pour comprendre où elle se trouve et ce qui se trame, avant que l’horreur ne déferle. En parlant d’horreur, attention, tout comme le 3, à ne pas vous laisser tromper par le titre. Si par « Apocalypse » vous vous attendez à voir les Enfers débarquer sous forme de pandémie sortie de l’immeuble avec une contagion mondiale, vous risquez d’être déçus. À mon sens, le titre « Apocalypse » fait plus référence au fait que ce qui se trouve sur le bateau doit à tout pris y rester afin d’éviter que le chaos ne se répande sur le continent.

Deux autres personnages m’ont beaucoup plus : Ricarte, le chef des scientifiques, qui était vraiment classe, même si un peu enfoiré sur les bords. Et aussi Nic, le fan d’Angela, drôle et sympathique, qui va finir par former un duo aussi improbable qu’irrésistible avec cette dernière. Guzman était un bon personnage aussi en tant que soutien à Angela.

Au niveau de la trame narrative, attendez-vous à quelques surprises, car ce que vous pensez savoir ou croire ne sera pas forcément la vérité, surtout que le réalisateur prend un malin plaisir à instiller le doute jusqu’au bout.

L’équipe scientifique présente sur le bateau permet de répondre à quelques questions laissées en suspens avec les deux premiers films, mais malheureusement cela apporte aussi de nouvelles interrogations, notamment au sujet du Ver, l’origine du Mal. En effet, il n’est pas bien clair si celui-ci est apparu pour la première fois en Tristana Medeiros, ou si cette dernière n’a été qu’un simple hôte comme un autre, à l’instar d’Angela. Si cette hypothèse est vérifiée, cela s’avèrerait assez décevant étant donné que Tristana est présentée depuis le départ comme la « patiente zéro », celle avec qui tout a commencé. Par ailleurs, d’où vient le Ver ? Est-il véritablement d’origine diabolique, la « voix » du démon, comme suggéré auparavant, ou alors une entité extraterrestre, comme le laissaient entendre certaines coupures de journal dans REC 1 ? Dans un sens, le fait qu’aucune véritable affirmation ne soit apportée n’est pas plus mal. Car le propre du fantastique, comme en littérature, n’est-il pas justement de laisser le spectateur douter sur la finalité de l’histoire, à l’instar par exemple des nombreuses nouvelles de Maupassant qui excellait dans ce genre terrifiant et malsain ?

Maintenant la question que vous vous posez, c’est : « Est-ce que le film conclut-il vraiment la saga » ? J’ai lu que beaucoup de gens avaient été déçus à ce sujet. Pour moi ça n’est pas le cas. Sans rien vous dévoiler, le film clôt en beauté les aventures d’Angela qui est quand même le personnage central de la franchise. Le film laisse toutefois une grande part de mystère avec une fin qui permet d’imaginer une ouverture possible pour une suite. Rien de cela n’est prévu à l’ordre du jour, mais Jaume Balagueró et Paco Plaza ont déjà plaisanté à ce sujet. Sait-on jamais ?

Pour conclure, REC 4 a pour moi été un film super, que j’ai adoré regarder. J’avais peur d’être déçu au vu des critiques qui m’avaient été faites, mais au final je l’ai apprécié de bout en bout. Comme quoi il ne faut jamais écouter les autres et les avis pré-conçus ! Je suis assez triste car avec REC 4 une page du cinéma d’horreur se tourne, la saga REC aura pour moi durablement marqué ce genre, et aura brillamment su s’imposer, car qui aurait cru qu’un simple film espagnol, loin des standards hollywoodiens, parviendrait à se muer en franchise s’exportant à l’international ? Un grand merci à Jaume Balagueró et Paco Plaza pour ces moments de frissons et de bonheur. Adieu REC !

P.S. : Si vous souhaitez en apprendre plus sur la saga [REC] (produits dérivés, univers) et avoir des news exclusives à son sujet, notamment les futures sorties DVD / Blu-Ray, je vous invite à vous rendre sur l’excellent blog de mon ami Khalen, qui est entièrement dédié à la franchise, à cette adresse : http://sagarec.wordpress.com. Khalen est toujours bien renseigné, et s’il y a du nouveau sur la franchise, c’est là que vous serez informés en premier lieu !

[Cinéma] Mon avis sur le film Godzilla 2014

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Titre original : Godzilla
Date de sortie France : 14 Mai 2014
Date de sortie (Israël) : 16 Mai 2014
Réalisé par : Gareth Edwards
Avec : Aaron Taylor-Johnson, Bryan Cranston, Ken Watanabe, Elizabeth Olsen
Nationalité(s) : Américain
Genre(s) : Catastrophe, Action, Science-Fiction
Durée : 2h03

Synopsis : Au Japon, une étrange créature ailée nommée MUTO s’échappe de la centrale nucléaire abandonnée de Janjira où elle a hiberné durant 15 ans, accumulant de l’énergie radioactive, et détruit tout dans son sillage. C’est alors qu’un monstre ancestral gigantesque, Godzilla, entre en scène.

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Mon avis : Après une première tentative de remake de la célèbre licence japonaise (qui compte près de 28 films) en 1998 signée Roland Emmerich et qui a connu un joli succès au box office, les américains décident de repartir de zéro et de créer un nouveau remake. Le Godzilla de Emmerich pour moi n’est pas un si mauvais film. C’est un bon blockbuster, qui reprend tous les critères du genre. Seulement, il y a un hic, qui fait que beaucoup de gens ont détesté ce film, et plus particulièrement les fans de Godzilla : il n’avait pas grand chose à voir avec Godzilla. La créature d’une part ne ressemblait que peu au Godzilla originel, et d’autres part pratiquement toutes les thématiques abordées dans la saga japonaise était survolées, voire éclipsées. On se retrouvait donc avec un simple monstre destructeur perdu dans New York et misant à fond sur la carte de la surenchère et des effets spéciaux. Le film avait malgré tout très bien fonctionné et il était même prévu de lancer la suite (basé sur le dernier oeuf restant à la fin du film).

Ce cru 2014 propose une vision tout à fait différente mais plus satisfaisante, beaucoup plus proche de la saga japonaise. On retrouve ainsi fortement le thème du danger nucléaire, qui n’était qu’un prétexte dans le film de 1998 et n’était évoqué qu’au début. De plus, le design de Godzilla est beaucoup plus fidèle à l’original tout en se démarquant avec une une vraie classe et un vrai charisme.

Alors certes, ce film reste un blockbuster, on ne va pas se mentir, mais un blockbuster intelligent et très bien ficelé, mené de main de maître par Gareth Edwards, habitué jusqu’ici aux petites productions (Monsters). L’originalité du film, c’est que, bien qu’il s’agisse d’un film catastrophe, il garde une dimension et un point de vue très humain. Ainsi, la mise en scène privilégie majoritairement des plans qui ne pourraient être filmés que depuis un endroit où pourrait se situer un humain en train d’observer les scènes : rue, haut d’un immeuble, dans un hélicoptère, sur un pont, au loin. Cela permet de mesurer l’ampleur du désastre d’un point de vue réaliste et bien plus effrayant.

Beaucoup ont critiqué à la sortie du film le fait qu’on ne voyait pratiquement pas Godzilla. Visiblement ils n’ont pas compris que Gareth Edwards a justement voulu éviter de retomber dans les travers du Godzilla 1998. Ici, le suspens et l’action montent crescendo. Godzilla est une ombre menaçante et invisible qui surgit sans prévenir et à point nommé, pour un dernier tiers de film complètement fou et hallucinant.

Les nouvelles créatures introduites, appelées MUTOs, ont un design très insectoïde, qui a rappelé pour certains la créature de Cloverfield. Leurs scènes sont tout aussi angoissantes que celles de Godzilla, puisque malgré leurs tailles gigantesques, les MUTOs surgissent généralement de nul part. Ils s’avèrent être de redoutables adversaires qui mettront autant à mal Godzilla que les humains.

Les acteurs sont convaincants, notamment Aaron Taylor-Johnson qui est trimballé malgré lui aux quatre coins du globe. Il n’y a peut-être que Ken Watanabe qui a l’air un peu trop constipé à chaque apparition de Godzilla, mais qui pourtant semble bien sûr de lui. Brian Cranston était parfait dans son rôle un peu fou et paranoïaque, piétinant dans les démons de son passé. Juliette Binoche, notre petite française nationale, a malheureusement un rôle trop peu important pour pouvoir juger de quoi que ce soit.

Au niveau de la musique, on a le droit à une très belle partition d’Alexandre Desplat (également un petit français !), décidément fort prisé ces derniers temps aux USA. Il rend un bel hommage aux Godzilla japonais tout en apportant sa touche personnelle. On se retrouve avec une musique bien calibrée, à la fois angoissante et glauque, mais aussi énergique pour les scènes impressionnantes.

Pour conclure, ce Godzilla 2014 version US est pour moi un pari réussi, qui rafraîchi le mythe du plus connu des Kaijus tout en rendant un hommage bien mérité à la franchise qui célèbre cette année ses 60 ans d’existence.

P.S. : Info de dernière minute, il semble que la Toho souhaite refaire un nouveau Godzilla japonais, ce qui en ferait le 25ème film version jap. La société de production se pose notamment la question de savoir s’ils resteront fidèles au Godzilla costumé ou si ce dernier passera à l’image de synthèse. En tous les cas ce film serait prévu pour 2016. À voir !

[Cinéma Gay] Mon avis sur le film Alata / Out In The Dark

Deuxième chronique sur le cinéma gay, cette fois consacré à un nouvel excellent cru du cinéma israélien, Alata, appelé Out In The Dark sur le marché américain.

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Titre original : Alata
Date de sortie France : 22 Mai 2013
Date de sortie (Israël) : 28 Février 2013
Réalisé par : Michael Mayer
Avec : Nicholas Jacob, Michael Aloni, Jamil Khoury, Loai Nofi
Nationalité(s) : Israélien, Américain, Palestinien
Genre(s) : Romance, Drame
Durée : 1h36

Synopsis : Nimer, un étudiant palestinien réfugié clandestinement à Tel-Aviv, rêve d’une vie meilleure à l’étranger. Une nuit, il rencontre Roy, un jeune avocat israélien. Ils s’éprennent l’un de l’autre. Au fil de leur relation, Nimer est confronté aux réalités cruelles de la communauté palestinienne – qui rejette son identité – et de la société israélienne – qui ne reconnaît pas sa nationalité. Sur fond de lutte familiale, politique et sociale, Nimer doit choisir entre son désir d’ailleurs et son amour pour Roy.

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Mon avis : Une véritable petite perle ! Décidément, j’aime beaucoup la manière dont le cinéma Israélien traite le thème gay. Souvent d’une manière qui reflète le fond des problèmes qui endiguent cette région du monde.

La relation entre les deux personnages principaux, Nimer et Roy, se met assez rapidement en place, ce qui permet d’explorer en profondeur leur amour mais aussi leurs différences. Nimer vient du côté Palestinien, d’une famille encrée dans la religion et attachée à sa réputation, gangrénée par le traffic et les magouilles de son frère Nabil, qui cache illégalement des armes et collabore étroitement avec la police mafieuse. Alors qu’au contraire, Roy vit depuis toujours dans une bulle protégée du côté Israélien, issu d’une famille aisée, et jouissant d’un métier confortable (il est jeune avocat).

Malgré cette contradiction culturelle, les deux jeunes hommes vont tomber éperdument amoureux l’un de l’autre. Et, alors que Nimer se retrouve pris au centre d’un conflit qui l’empêche de vivre librement, Roy va tout faire pour tenter de l’aider.

Ce qui frappe dans ce film c’est son côté assez claustrophobique et angoissant, puisqu’on suit principalement Nimer, et que, tout au long du film, on sent qu’il n’a pas vraiment de « chez lui ». C’est une lutte de tous les instants pour pouvoir poursuivre ses études et continuer à aller à Tel-Aviv. Il se retrouve souvent à fuir, ce qui entraîne un sentiment assez sombre et pessimiste. D’ailleurs, le titre film, Alata, signifie « obscurité », ce qui veut tout dire.

Mais grâce à Roy, Nimer va pouvoir trouver un peu de bonheur et de lumière, s’accrocher à un espoir d’ailleurs. La mise en scène est intimiste, calme, ponctuée de scènes tendres et douces, et passe la vitesse supérieure quand Nimer doit fuir pour sa liberté et sa vie.

La film bénéficie d’une bande son magnifique, réalisée par Mark Holden et Michael Lopez, avec de jolis arrangements mais aussi des pointes tristes et lugubres qui accentuent la noirceur de certaines situations. Mention spéciale pour la scène de la piscine, pleine de tendresse et de subtilité, accompagnée d’une musique totalement envoutante.

L’histoire nous montre à quel point il est difficile de vivre librement sa sexualité du côté palestinien, fortement ancré dans la religion. La révélation du secret de Nimer entraîne son départ et sa famille se sent bafouée, niant son choix et refusant ce qu’il est vraiment. Preuve encore qu’ici, en Europe, malgré la présence d’extrémistes arriérés, nous sommes quand même bien plus libres et bien plus en sécurité. Malheureusement, tous les homosexuels n’ont pas cette chance. Et c’est parfois même pire dans certains pays africains …

Au final, Alata est pour moi un très joli film gay, on s’attache immédiatement à Roy et Nimer, à leur relation, à leurs problèmes, à leurs dilemmes. Un beau petit bijou que je recommande à tous !

P.S. : Vous pourrez retrouver toutes les musiques du film, notamment celle de la piscine « Pool », sur la page officielle des artistes, ici : http://markholden.bandcamp.com/album/out-in-the-dark-soundtrack


Pour chaque film gay, j’ajoute une petite note de fin, qui est bien évidemment cachée par une balise SPOILER, afin de vous dire comment, en quelques mots, est la fin : HEUREUSE, 50/50 ou TRISTE. Car personnellement, je suis plutôt amateur de fins joyeuses. Non pas que je n’apprécie pas les drames, mais j’aime bien voir quand même des choses positives de temps en temps. Ainsi, si vous souhaitez voir un film gay qui se termine bien pour voir quelque chose de joyeux, vous aurez le choix de voir comment se termine la fin en dévoilant la balise. Donc à vos risques et périls, ne passez pas votre curseur si vous ne voulez rien savoir !

Comment est la fin ?   Lire la suite

[Cinéma Gay] Mon avis sur le film Yossi & Jagger

Depuis quelques temps, je suis sérieusement en train de me mettre à regarder quelques films issus du cinéma gay. Des films pour la plupart assez secrets, de petites productions méconnues du grand public, hormis quelques exceptions comme Le Secret de Brokeback Mountain. Et j’ai donc décidé pour cette raison de vous livrer mon avis sur les différents films de ce genre que je verrai.

Ce qu’il y a de génial avec le cinéma gay, c’est qu’il est représenté par toute une multitude de nationalités. On retrouve des films américains, français, allemands, espagnols, israéliens, chinois, japonais, etc. Chaque pays offre toujours une vision différente des choses en fonction du contexte humain, politique, historique, et c’est intéressant.

On commence avec un film qui m’a beaucoup ému et touché, Yossi & Jagger 🙂

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Titre original : Yossi & Jagger
Date de sortie France : 07 Septembre 2005
Date de sortie (Israël) : 01 Août 2002
Réalisé par : Eytan Fox
Avec : Ohad Knoller, Yehuda Levi, Assi Cohen, Aya Koren
Nationalité(s) : Israélien
Genre(s) : Romance, Drame
Durée : 1h05

Synopsis : Yossi et Jagger sont officiers dans l’armée israélienne. Ils sont également amoureux l’un de l’autre. Leur rapport caché complique les choses à la base militaire où ils officient.

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Mon avis : Ce film a été un véritable coup de coeur pour moi ! Je crois que c’est la première fois que je regarde un film israélien, donc c’est une vraie découverte. Le film date déjà d’il y a plus de 10 ans, et on se dit que pour l’époque ça devait être une petite révolution de sortir ce genre de film au Moyen Orient.

C’est un film très particulier, on est assez loin des films américains du même type. On se retrouve plutôt ici avec un long-métrage intimiste, à budget très restreint, filmé majoritairement caméra à l’épaule. On est littéralement plongé dans l’ambiance et le quotidien d’une base militaire, à tel point que le style de la mise en scène fait allègrement penser à un reportage à certains moments.

Et on est aussitôt plongé dans le bain puisque dès le début du film, on apprend que Yossi et Lior (surnommé Jagger dans le film), les deux personnages principaux, entretiennent une relation amoureuse secrète, qu’ils sont obligés de dissimuler avec une extrême précaution afin que personne ne l’apprenne dans la base. Oubliez donc voir de nombreuses scènes entre les deux protagonistes, elles sont hélas assez rares car ils n’ont que peu d’occasions de se retrouver seuls. Mais chaque scène entre les deux, aussi rares soient-elles, sont toujours baignées d’une émotion extrême. Car il n’y a que dans ces petits moments de complicité que Yossi et Lior peuvent s’exprimer leur amour l’un envers l’autre.

Le seul soucis, c’est que Lior aimerait ne plus avoir à cacher le poids de cette romance, et surtout quitter l’armée pour pouvoir enfin vivre libre avec Yossi. Un engagement que Yossi n’est pas encore prêt à prendre. Mais à trop attendre, malheureusement on peut parfois perdre certaines choses.

La musique est très discrète, petit budget oblige, et cela rajoute encore un peu à l’effet « reportage » du film. En revanche, le film est ponctué de musiques extérieures d’artistes divers, notamment la magnifique chanson « Bo » de Rita. Une musique capable de faire verser des larmes.

Concernant le son, optez plutôt pour la version sous-titrée avec voix originales. Même si la VF est honnête, malheureusement rien ne retransmettra jamais aussi bien l’émotion que les vraies voix des acteurs.

Même si le film est très bon, malheureusement, il y a un gros point faible : la durée. En effet, le film ne dure que 1h tout au plus (sans le générique). Ce qui fait qu’on a que très peu de temps pour s’attacher à Yossi & Lior. Tout passe un peu trop vite. Il aurait été agréable d’avoir au minimum 15 minutes supplémentaires, ne serait-ce que pour entrer un peu plus dans l’intimité de ce couple secret, avoir quelques scènes additionnelles entre les deux. D’autant plus que la fin est très rapide et assez bouleversante.

Malgré ce point noir, Yossi & Jagger reste un film exceptionnel, qui montre à la perfection qu’entretenir une relation homosexuelle dans l’armée reste un tabou. Les deux acteurs interprètent leurs rôles avec brio et sont vraiment très mignons et subtils.

Pour ceux qui resteront sur leur faim, bonne nouvelle : le film a bénéficié d’une suite en 2012, sobrement nommée Yossi, qui nous permet de redécouvrir le personnage de Yossi 10 ans après les événements du premier opus. Je me dis en sachant cela qu’il faut garder espoir et qu’on aura peut-être aussi un jour une suite à Free Fall / Freier Fall au cinéma 😀


Pour chaque film gay, j’ajouterai une petite note de fin, qui sera bien évidemment cachée par une balise SPOILER, afin de vous dire comment, en quelques mots, est la fin : HEUREUSE, MITIGÉE ou TRISTE. Car personnellement, je suis plutôt amateur de fins joyeuses. Non pas que je n’apprécie pas les drames, mais j’aime bien voir quand même des choses positives de temps en temps. Ainsi, si vous souhaitez voir un film gay qui se termine bien pour voir quelque chose de joyeux, vous aurez le choix de voir comment se termine la fin en dévoilant la balise. Donc à vos risques et périls, ne passez pas votre curseur si vous ne voulez rien savoir !

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